La mode africaine distinguée à Paris

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Le concours Africa Fashion Up dévoile ses six finalistes, parmi lesquels figurent Dibo, Sume et Fese, trois sœurs venues du Cameroun.

 

Africa Fashion Up, manifestation parisienne dédiée à la mode africaine, dévoile les six lauréats de son édition 2025. À l’occasion de son cinquième anniversaire, l’événement a battu un record : 300 candidatures reçues, contre un peu moins de 200 en 2024. « Un succès qui témoigne de la reconnaissance du programme comme un tremplin majeur pour la jeune création africaine contemporaine », commentent les organisateurs.

  • « La mode africaine ne relève pas seulement d’un phénomène culturel et d’une tendance : elle est un moteur de croissance et d’emploi, ainsi qu’un symbole de fierté culturelle. »

Depuis son lancement en 2021, Africa Fashion Up accompagne les talents émergents du continent et de la diaspora. Estimé à 31 milliards de dollars en 2020, le marché de la mode africaine ne cesse de croître. Actuellement évalués à 15,5 milliards $ d’exportations par an, selon l’Unesco, les revenus de l’industrie de la mode du continent pourraient tripler au cours des dix prochaines années, à condition que les créateurs bénéficient d’un écosystème structuré et d’un accompagnement à la hauteur.

Telle est la vocation d’Africa Fashion Up : « Révéler, soutenir et propulser une nouvelle génération de créateurs africains sur la scène internationale. »

Les six lauréats de l’édition 2025, distingués par le jury sont :

Banke Kuku. Née à Lagos, le créateur a étudié le textile au Royaume-Uni avant de se former au sein de maisons de mode internationales. De ce parcours cosmopolite est née une marque de loungewear de luxe aux imprimés audacieux, mêlant influences britanniques et nigérianes, distribuée à Lagos et en ligne.

Dibo, Sume et Fese. Créée par trois sœurs camerounaises, Eloli World affectionne les couleurs vibrantes, les textures riches et les détails raffinés pour proposer une élégance audacieuse célébrant l’héritage africain avec une touche contemporaine (photo ci-dessus).

Frank Aghuno. Autodidacte, le créateur nigérian mêle textiles traditionnels, design contemporain et récits personnels puissants dans un style audacieux. Ses collections célèbrent l’expression de soi sans compromis et chaque pièce est un manifeste d’héritage, de fierté et d’émancipation.

 

En immersion professionnelle à Paris

Hawi Midekssa. Déjà remarquée à Paris et à New York, la marque Hawii se distingue par un style original à la rencontre de son héritage éthiopien et de la mode internationale. Chacune de ses pièces s’attache à raconter une histoire, célébrant l’individualité et la résilience. Engagée dans les problématiques d’autonomisation, la marque envisage la création d’une école de mode en Éthiopie pour former les jeunes générations.

Oshobor Odion. Un style excentrique et des teintes vives sont la signature du créateur nigérian. Sa marque puise son inspiration dans un registre à la fois profondément émotionnel et patrimonial, avec de nombreuses références culturelles à la région de l’Edo. Ancrée dans le terroir, cette marque de slow fashion se distingue par son engagement fort envers des pratiques durables.

Samkelo Xaba. Modernisme géométrique et architecture industrielle inspirent les créations du styliste sud-africain, dont les œuvres se distinguent par leur simplicité et leur minimalisme. Sa marque Boyde propose une mode luxueuse, réalisée avec un savoir-faire de haute qualité, particulièrement attachée au confort et à la fonctionnalité des vêtements. Elle tient à la durabilité de la confection.

Fin juin, ces jeunes designers vivront une immersion professionnelle à Paris, incluant des masterclasses, des visites au sein de maisons de couture et une formation en management et commerce international assurée par HEC Paris. Cette semaine marquera le début d’un programme de mentorat de quatre mois, conduit en parallèle par l’école et Balenciaga.

Le temps fort de leur parcours se déroulera le 26 juin, avec un défilé de mode organisé au Bridge, lieu emblématique de la scène musicale parisienne niché sous le mythique Pont Alexandre III. Cette soirée, à la croisée de la mode, de l’art et de la musique, réunira des figures majeures du monde culturel, artistique et institutionnel. Elle s’achèvera par la remise du prix du Designer Africa Fashion Up 2025, suivie d’un dîner de gala.

« La mode africaine ne relève pas seulement d’un phénomène culturel et d’une tendance : elle est un moteur de croissance et d’emploi, ainsi qu’un symbole de fierté culturelle. Depuis cinq ans, Africa Fashion Up révèle des talents exceptionnels et les accompagne pour qu’ils rayonnent sur la scène mondiale », commente Valérie Ka, fondatrice d’Africa Fashion Up. « Leur offrir une visibilité sur la scène parisienne, l’un des hauts lieux de la mode mondiale, c’est affirmer la puissance créative du continent et ouvrir les portes d’un avenir où les designers africains comptent parmi les leaders de l’industrie mondiale. »

Deux candidats de la Star Academy portent des vêtements de la marque Hawii.

 

@NA

Source: New African/Le Magazine de l’Afrique

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