Le ministère gambien du Pétrole, de l’Énergie et des Mines réfute fermement les allégations selon lesquelles le Sénégal siphonnerait ses ressources pétrolières, rappelant que la Gambie est toujours en phase d’exploration sans découverte confirmée.
Le ministère gambien du Pétrole, de l’Énergie et des Mines a publié mardi un communiqué pour démentir catégoriquement les informations trompeuses et infondées circulant récemment, notamment des audios affirmant que le Sénégal siphonnerait les ressources pétrolières et gazières de la Gambie.
Le ministère précise que la Gambie en est toujours à la phase d’exploration, qui consiste à rechercher la présence de pétrole et de gaz, sans avoir encore réalisé de découvertes confirmées. L’extraction effective des ressources ne peut commencer qu’après avoir vérifié la qualité, la quantité et la viabilité économique des gisements.
Cinq puits seulement depuis les années 1960
Depuis les années 1960, seulement cinq puits d’exploration ont été forés sur le territoire gambien, dont deux onshore et trois offshore. Les deux derniers forages datent de 2019 et 2021, sous la responsabilité de la société FAR Ltd.
À l’inverse, le Sénégal a conduit 49 forages offshore dans la région de Sangomar, avec une découverte majeure dès novembre 2014 lors du forage du puits d’exploration SNE-1, suivie par plusieurs puits d’évaluation entre 2015 et 2016. Cette découverte a eu lieu avant l’arrivée au pouvoir du gouvernement actuel de la Gambie, dirigé par le président Adama Barrow.
Pas de découvertes substantielles près de la frontière
Le ministère rappelle que bien que des réserves de pétrole et de gaz puissent parfois chevaucher des frontières, comme entre la Mauritanie et le Sénégal, un partage équitable des ressources appelé « unitisation » requiert des négociations basées sur des règles internationales bien établies. Or, la Gambie ne peut engager de telles négociations en l’absence de découvertes substantielles sur son sol, notamment près de la frontière avec le Sénégal.
La dernière opération de forage menée par FAR en 2021, située à environ 500 mètres de la frontière sénégalaise, visait précisément à détecter la présence de pétrole autour des zones récemment découvertes au Sénégal. Aucun résultat probant n’a été enregistré à ce jour, empêchant toute discussion sur un éventuel développement conjoint ou partage des ressources. Aucun forage d’exploration n’a été réalisé depuis.
Confidentialité des données stratégiques
Le ministère souligne la confidentialité des données sismiques et des résultats des forages, qui ne peuvent être partagés qu’avec des parties autorisées dans le cadre d’accords spécifiques de partage de données, afin de protéger ces informations stratégiques.
Malgré l’absence de découvertes confirmées, la Gambie continue d’attirer des investissements dans ses blocs pétroliers, avec plusieurs expressions d’intérêt récentes de la part de compagnies pétrolières, démontrant la confiance du secteur dans le potentiel futur du pays.
Le Sénégal consolide sa production
La production pétrolière du champ offshore sénégalais de Sangomar a atteint 3,08 millions de barils en mars 2025, avec trois cargaisons totalisant 2,85 millions de barils expédiées vers le marché international. Le Sénégal vise une production annuelle de 30,53 millions de barils en 2025, stabilisant une cadence quotidienne de 100 000 barils, renforçant sa position de producteur émergent en Afrique.
La plateforme gazière Grand Tortue Ahmeyim (GTA), exploitée conjointement par le Sénégal et la Mauritanie, a démarré sa production en janvier 2025. Premier exportateur régional de gaz naturel liquéfié (GNL), ce projet stratégique marque une étape majeure dans la coopération énergétique bilatérale, avec un potentiel d’exportation de 2,4 millions de tonnes de GNL par an et un impact significatif sur l’emploi local et le développement économique.
Le ministère gambien appelle la population à faire preuve de discernement face aux rumeurs et informations incendiaires, insistant sur la nécessité d’un débat factuel et informé concernant les ressources naturelles gambiennes.
AC/Sf/APA
Source: APANEWS