La BAM décline sa politique monétaire et les réformes financières

0 20

 

À l’issue de sa dernière réunion, la banque centrale marocaine Bank Al-Maghrib (BAM) a maintenu son taux directeur inchangé et précisé les priorités qui structureront son action dans les prochaines années, entre réformes monétaires, financement de l’économie et modernisation du système financier.

Réuni récemment, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir le taux directeur à son niveau actuel, dans un contexte marqué par une vigilance accrue sur les équilibres macroéconomiques et la transmission de la politique monétaire. À cette occasion, le wali de la banque centrale, Abdellatif Jouahri, a exposé sa lecture de la conjoncture et détaillé les principaux chantiers en cours ou à venir, qui couvrent aussi bien le cadre monétaire que le financement de l’économie et l’inclusion financière.

Parmi les priorités figure la réforme graduelle du régime de change. Le dirham demeure adossé à un panier composé majoritairement de l’euro et du dollar, mais la transition vers une plus grande flexibilité est appelée à se poursuivre de manière progressive. L’année 2026 sera consacrée à des exercices techniques et préparatoires, en amont de l’introduction, à titre pilote, du ciblage de l’inflation envisagé à partir de 2027, avec le maintien d’une capacité d’intervention destinée à préserver la valeur de la monnaie nationale.

La banque centrale a également mis l’accent sur le développement du marché financier, notamment à travers l’achèvement de la phase préparatoire du marché à terme. La clarification des rôles respectifs de la chambre de compensation, de Bank Al-Maghrib et de l’Autorité du marché des capitaux ouvre la voie à une mise en œuvre opérationnelle, appelée à renforcer la profondeur du marché et à offrir de nouveaux instruments de couverture aux opérateurs économiques.

Sur le financement des très petites entreprises, Bank Al-Maghrib insiste sur la nécessité d’améliorer la bancabilité des projets et leur accompagnement. Si plusieurs dizaines de milliers d’entreprises ont bénéficié de dispositifs de soutien, une part significative présente encore des fragilités structurelles. La banque centrale soutient à cet égard la mise en place d’un scoring national fondé sur les données du crédit bureau et le recours à des outils d’analyse intégrant l’intelligence artificielle afin de renforcer l’objectivité des décisions de financement.

En matière de financements innovants, l’approche retenue repose sur un encadrement prudentiel strict, notamment en ce qui concerne la pondération des risques et la sécurisation des flux. Ces instruments relèvent des choix des investisseurs institutionnels et s’inscrivent dans une logique de rendement ajusté au risque.

L’intégration progressive des aides sociales dans les canaux de paiement mobile pourrait accélérer l’inclusion financière, améliorer la traçabilité des flux et renforcer l’efficacité des politiques publiques, tandis que les risques climatiques et naturels sont désormais intégrés de manière systématique dans l’analyse macroéconomique et financière.

SOURCE:APANews

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.