L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo qui dénonce « l’injustice » dont il a été victime, appelle la Cour pénale internationale (CPI) à faire la lumière sur la crise post-électorale de 2010-2011.
Dans une déclaration rendue publique, ce lundi 8 décembre 2025, le jour de l’investiture d’Alassane Ouattara pour un 4e quinquennat, Laurent Gbagbo affirme avoir été « arrêté alors qu’il était le président légal et légitime du pays, tandis que les véritables responsables de la crise n’ont pas été inquiétés ».
« J’ai été arrêté alors que je ne suis pas le mentor de la rébellion. J’étais le président légal et légitime, mais c’est moi qui ai été arrêté », fait observer Laurent Gbagbo, qui souligne que « des questions restent en suspens, notamment sur les raisons pour lesquelles les autres acteurs de la crise n’ont pas été arrêtés ni jugés par la CPI ».
L’ex-président ivoirien a également posé plusieurs questions, notamment sur« l’identité des personnes qui ont conçu et financé la rébellion, sur l’organisation du génocide Wê, et sur les raisons pour lesquelles l’ONU et l’Occident ont poussé à la tenue de l’élection présidentielle alors que le désarmement n’était pas fait. »
Pour obtenir des réponses à ces questions, Laurent Gbagbo a demandé à son avocat, Maître Emmanuel Altit, « de ressaisir la CPI et de remettre sur la table le problème de la guerre en Côte d’Ivoire » en 2010-2011, car pour lui, « il faut que la vérité éclate ».
« Il faut rendre justice aux victimes et aux survivants qui attendent, depuis des années, que la vérité soit établie », a-t-il dit. Laurent Gbagbo avoue avoir fait sa part et appelle les autres acteurs à faire leur part pour que la justice soit rendue et que la vérité soit établie.
Il rappelle qu’« un conflit a éclaté en Côte d’Ivoire à cause d’une rébellion qui a occupé le pays et rendu la tenue de l’élection présidentielle compliquée. Il s’en est suivi une dispute sur les résultats de cette élection-là »
« J’ai été arrêté alors que je ne suis pas le mentor de la rébellion. J’étais le président légal et légitime, mais c’est moi qui ai été arrêté. Mais qui de tous les autres acteurs de la crise ? », a-t-il lancé, ajoutant que « des questions restent en suspens ».
« Pourquoi aucun des autres acteurs n’a-t-il été arrêté, ni jugé par la CPI ? Dès l’instant où j’ai été acquitté, il fallait immédiatement se mettre à rechercher les vrais coupables » des violences post-électorales qui ont fait officiellement plus de 3.000 morts, a soutenu l’ex-président ivoirien.
Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo a été arrêté et conduit d’abord au Golf Hôtel d’Abidjan pour deux jours, puis à Korhogo, dans le Nord ivoirien pour sept mois, avant son transfèrement à la CPI, à La Haye. Il a été définitivement acquitté le 31 mars 2021 avec son co-accusé Charles Blé Goudé qui y avait été transféré à la prison de Scheveningen, le 23 mars 2014.
SOURCE : APA News/AP/Abidjan (Côte d ‘ivoire)