Gambie: tollé féministe après la mort d’un bébé victime d’excision

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Des militantes féministes en Gambie ont dénoncé avec force la pratique de l’excision après la mort confirmée, ce week-end, d’un bébé qui aurait succombé à cette mutilation.

Dans un communiqué, la police gambienne a annoncé la détention de deux femmes en lien avec le décès d’une fillette âgée d’un mois. Elle a réaffirmé son engagement en faveur de la protection des personnes vulnérables et invité la population à signaler toute pratique nuisible.

Le personnel médical de l’hôpital universitaire Edward Francis Small a déclaré le décès de l’enfant peu après son admission, alors qu’elle souffrait d’une hémorragie sévère.

Des militantes opposées à l’excision attribuent directement cette mort à une pratique toujours répandue en Gambie malgré son interdiction officielle depuis 2015. Depuis la criminalisation, seuls deux cas ont été poursuivis, la loi prévoyant une amende et une peine de prison.

L’excision consiste à couper ou retirer les organes génitaux externes des femmes et des filles, une pratique que les experts de santé associent à des douleurs, des traumatismes et parfois à la mort.

L’ONG Women In Leadership and Liberation (WILL) a condamné dans un communiqué ce décès qualifié de violence, affirmant que « la culture n’est pas une excuse, la tradition n’est pas un bouclier » pour les auteurs de cette pratique.

L’Assemblée nationale des enfants de Gambie a également condamné le drame survenu à Wellingara, dans le district urbain de Kombo North.

« Aucun enfant ne devrait souffrir ou perdre la vie à cause d’un préjudice évitable », a-t-elle déclaré, qualifiant l’excision d’« acte brutal et inhumain » qui viole les droits de l’enfant et menace sa survie.

Malgré l’interdiction, la Gambie reste l’un des dix pays africains affichant les taux les plus élevés d’excision, avec 73 % de femmes et de filles concernées, principalement âgées de 15 à 49 ans.

L’an dernier, des partisans de la pratique, dont des imams, ont mené une campagne infructueuse devant l’Assemblée nationale pour faire lever l’interdiction, promettant de poursuivre leurs efforts.

WN/as/lb/Sf/ac/APA

APANEWS

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