Gabon : ouverture du procès Bongo mère et fils APA-Libreville

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La session criminelle spécialisée de l’année judiciaire 2024-2025 s’est ouverte lundi au Palais de justice de Libreville, avec au programme le procès de Sylvia Aimée Valentin, épouse de l’ancien président Aly Bongo et de son fils Nourredin Valentin Bongo.

Présidée par Jean Maixent Essa Assoumou, président de la Cour spéciale criminelle, et en présence du procureur général près la cour d’appel judiciaire de Libreville, Dr Eddy Minang, la séance a réuni les avocats des prévenus et ceux de l’État gabonais. Au total, douze personnes étaient appelées à comparaître dans cette première affaire inscrite au rôle de la session.

Cependant, sur les douze personnes convoquées, trois étaient absentes : Sylvia Bongo, Nourredin Bongo tous deux actuellement hors du pays et Mohamed Aliou Saliou, excusé pour raison médicale.

Conformément à l’article 257 du Code de procédure pénale, la Cour a décidé l’ouverture du procès par contumace, une procédure autorisant le jugement des accusés absents, sans le concours des jurés, par les seuls magistrats professionnels.

C’est donc en l’absence des deux principaux accusés, et sans la présence de leurs conseils, que s’est ouvert ce procès très attendu, au cours duquel plusieurs témoins ont déjà commencé à défiler à la barre.

Cette affaire s’inscrit dans le cadre de la campagne nationale de moralisation de la vie publique, engagée depuis la transition politique consécutive à la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba en août 2023.

Les poursuites visent plusieurs anciens proches du pouvoir, accusés d’enrichissement illicite, détournement de fonds publics, blanchiment d’argent et complicité d’abus de biens sociaux.

Sylvia Aimée Bongo, ex-Première dame, et son fils Nourredin Valentin, ancien coordinateur général des affaires présidentielles, sont soupçonnés d’avoir détourné d’importantes sommes issues du Trésor public et d’avoir constitué un réseau d’influence politique et économique au cœur de l’ancien régime.

Depuis l’installation du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), les autorités gabonaises multiplient les enquêtes et les arrestations dans le cadre de la lutte contre la corruption et l’impunité. Plusieurs dignitaires de l’ancien régime, dont d’anciens ministres et hauts fonctionnaires, sont actuellement poursuivis devant les juridictions spécialisées.

Le gouvernement gabonais affirme que ces procédures visent à rétablir la transparence dans la gestion des ressources publiques et à restaurer la confiance entre l’État et les citoyens.

Ce procès marque ainsi une étape symbolique dans la volonté affichée des autorités de tourner la page des pratiques jugées opaques et clientélistes ayant marqué la précédente gouvernance.

SOURCE:APANews

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