L’unique rescapé, à cette heure, du crash dramatique d’Air India survenu ce jeudi en Inde est-il miraculé ou a-t-il, sans le vouloir, eu la chance d’opter pour un siège situé dans une zone plus sûre de l’avion ? Ramesh Vishwaskumar Bucharvada, un Britannique de 38 ans, occupait le siège 11A du Boeing 787-8 Dreamliner qui s’est écrasé sur un bâtiment près de l’aéroport d’Ahmedabad, dans l’Ouest du pays. Au moins 260 morts sont recensés à cette heure. «Même si tous les avions ont une configuration différente, le numéro du siège indique qu’il se trouve à l’avant gauche de l’avion, près d’un hublot et certainement d’une porte, décrit Marcelin Jaouen, ancien chef de cabine chez Air France, où il a volé pendant 30 ans. Mais cela ne différencie pas ce siège. À ce stade, je dirais qu’il s’agit plutôt d’un concours de circonstances.»
«C’est un miracle qu’il y ait un survivant, mais le passager du siège 11A ne doit sa survie qu’au hasard», abonde Nicolas Coccolo, ancien pilote professionnel sur Boeing 737 et fondateur de Fofly, organisme de formation contre la peur en avion. Les chances de survie sont strictement les mêmes que l’on soit placé à l’avant ou à l’arrière, côté hublot ou côté couloir. Dans le cas du crash d’Air India, l’arrière de l’avion semble avoir tapé le sol avant que l’avant ne s’encastre dans un bâtiment. Aucune partie de l’aéronef n’a donc été épargnée.»
Selon l’expert, les études indiquant que les sièges à l’arrière sont les plus sûrs manquent de fiabilité puisqu’elles s’appuient uniquement sur des statistiques et non sur des bases scientifiques. «Pur hasard», appuie également un troisième expert du monde de l’aéronautique qui ne souhaite pas être cité nommément. Aria, hôtesse de l’air pour une compagnie canadienne, confirme elle aussi le caractère exceptionnel de la survie du passager. «L’accident a eu lieu juste après le décollage, alors que l’appareil déversait encore une importante quantité de kérosène. Dans ces conditions, c’est encore plus risqué qu’en plein vol. Il a vraiment eu de la chance», déclare-t-elle. Un pilote français en activité y voit lui aussi «un hasard total, au niveau de la structure de l’avion rien ne change quelle que soit sa place.»
Porte à proximité
Sur le site «SeatGuru»dont les données datent parfois, ainsi que sur le site «Seat map» et en vérifiant les plans auprès de plusieurs compagnies, on peut retrouver l’emplacement du siège qu’occupait le survivant. On voit que le rang 11 est le premier de la classe «Economy», juste après la «Business», vers l’avant de l’avion. Et le siège A de la rangée est le plus proche d’une issue de secours. Particularité de cet emplacement dans ce modèle d’avion : il est soit très prisé en raison de l’espace supplémentaire pour les jambes, soit critiqué. «La proximité de la cuisine peut être gênante. La tablette se trouve dans l’accoudoir, ce qui […] réduit la largeur du siège. Il n’y a pas de rangement au sol pour ce siège lors du décollage», indiquent notamment les sites.
À cette place-là, contrairement aux autres voyageurs, le passager du siège A avait dû recevoir avant le décollage des consignes de sécurité particulières de la part de l’équipage, expliquant les gestes à adopter en cas d’incident et en charge de l’ouverture de la porte. Pour l’instant, le survivant raconte simplement que «trente secondes après le décollage, il y a eu un gros bruit, puis l’avion s’est écrasé. Tout s’est passé très vite», a-t-il confié au Hindustan Times. Le passager serait blessé aux pieds, aux yeux et au thorax. «Quand je me suis relevé, il y avait des corps tout autour de moi. J’avais peur. Je me suis levé et j’ai couru. Il y avait des morceaux de l’avion tout autour de moi. Quelqu’un m’a attrapé, m’a mis dans une ambulance et m’a emmené à l’hôpital», a-t-il ajouté.
Ne pas confondre avec le 11A du Boeing 737-800
Le siège 11A a pu faire débat mais dans des circonstances moins dramatiques et très différentes. Depuis 2023, de nombreux internautes le qualifient sur les réseaux sociaux de «pire place» à bord des Boeing 737-800 exploités par Ryanair -un autre modèle du constructeur américain que celui d’Air India qui s’est écrasé ce matin. Ce siège serait dépourvu de hublot et offrirait moins d’espace que les autres rangées. L’exact contraire du siège qu’occupait le miraculé.
Source: msn