En présidant l’adoption des termes de référence du CPS, Alger cherche à transformer la lutte antiterroriste africaine en vitrine diplomatique.
Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a adopté les termes de référence de ses sous-comités sur la lutte contre le terrorisme et la reconstruction post-conflit. Présidée par l’Algérie, la session a mis en avant l’« approche Tebboune », au risque de transformer une initiative continentale en vitrine diplomatique au service d’Alger.
Le CPS a salué « le rôle efficient » du président Abdelmadjid Tebboune, désigné coordinateur de l’UA pour la lutte contre le terrorisme, et a appelé à une mise en œuvre rapide des TdR. Dans ses communiqués, l’UA insiste sur le soutien aux États touchés par le terrorisme, le renforcement des capacités nationales et la coopération régionale.
Mais derrière les termes convenus, cette présidence illustre la volonté d’Alger d’apparaître en chef de file sécuritaire alors même que sa propre politique reste critiquée pour son manque de résultats tangibles. Si l’Algérie revendique une expertise héritée de sa guerre civile des années 1990, plusieurs observateurs estiment que son approche sécuritaire, centrée sur le contrôle et la souveraineté, peine à s’adapter aux dynamiques régionales actuelles, du Sahel à la Corne de l’Afrique.
L’adoption des TdR constitue un pas technique attendu depuis longtemps. Mais le risque est que ces structures deviennent un instrument de prestige plus qu’un outil opérationnel. Alors que les groupes armés diversifient leurs méthodes et que le financement du terrorisme évolue, la réponse africaine reste prisonnière de rivalités d’influence où Alger tente d’occuper l’espace.
SOURCE:APANews/APA-Alger (Algérie)
