Katinan Koné, un cadre du PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, a expliqué ce jeudi 11 décembre 2025, l’appel de l’ex-président ivoirien à « faire éclater» auprès de la CPI « la vérité sur les crises ivoiriennes de 1999 au 4ème mandat ».
Face à la presse ce jeudi 11 décembre 2025, Katinan Koné s’est exprimé autour du thème : « Vérité, justice, réparation et réconciliation : L’appel de l’ancien président Laurent Gbagbo à faire éclater la vérité sur les crises ivoiriennes de 1999 au 4ème mandat ».
Cette tribune intervient trois après que Laurent Gbagbo a lancé un appel à « faire éclater la vérité sur les crises ivoiriennes de 1999 au 4ème mandat du président Ouattara », lors de la prestation de serment de ce dernier le lundi 8 décembre 2025.
Selon Katinan Koné sa lettre à la nation, rappelle que « des chantiers importants de la construction de la nation ivoirienne sont encore en souffrance, notamment la question des prisonniers d’opinion et la recherche de la vérité sur les crises qui ont secoué le pays depuis 1999 ».
Il a évoqué deux décennies de crises qui ont « marqué l’histoire de la Côte d’Ivoire avec des événements tels que l’élection présidentielle calamiteuse d’octobre 2000, le coup d’Etat raté de janvier 2001, la rébellion de 2002-2010, la guerre de la crise postélectorale de 2011 et le massacre des populations de l’Ouest ».
L’ex-président ivoirien a également dénoncé la décision du Conseil constitutionnel ivoirien qui avait tranché le contentieux électoral en faveur d’Alassane Ouattara en 2010, malgré les contestations de fraudes et de violences. Il a appelé à la vérité et à une justice pour les victimes de ces crises.
La guerre postélectorale de février et mars 2011 a laissé des séquelles profondes en Côte d’Ivoire. Selon le rapport de la Commission d’enquête, cette guerre a fait plusieurs milliers de morts, dont 3248 personnes.
Un communiqué de presse publié le 9 avril 2011 par l’ONG Human Rights Watch (HRW) a d’ailleurs dénoncé les exactions commises par les forces loyales au président élu Alassane Ouattara, qui ont tué des centaines de civils, et causé des « massacres » dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire.
Laurent Gbagbo a été remis à la Cour pénale internationale (CPI) le 29 novembre 2011, où il a été rejoint par Charles Blé Goudé. Ils ont été acquittés le 15 janvier 2019, mais maintenus en quasi-résidence surveillée jusqu’au 31 mars 2021, date à laquelle leur acquittement a été confirmé en appel.
Cependant, du côté du camp Ouattara, seul Amadé Ourémi a été jugé et condamné à perpétuité par le Tribunal criminel d’Abidjan pour des faits de « crimes contre les populations, pillages, séquestrations, meurtres », commis dans la ville de Duékoué en 2011, a fait observer Katinan Koné.
SOURCE : APA News/AP/Abidjan (Côte d ‘ivoire)