Avec la montée de tension politique en Côte d’Ivoire suite à l’élimination de candidats, dont M. Laurent Gbagbo, l’Union européenne a dépêché une mission dans le pays. Celle-ci a fait un passage au bureau de l’ancien Président, patron du PPA-CI.
Laurent Gbagbo reçoit des émissaires de l’Union européenne !
Laurent Gbagbo, lors de son dernier meeting, a fait entendre sa détermination à participer à la prochaine élection présidentielle d’octobre. Cette participation est en réalité rendue incertaine par une condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne, soi-disant pour braquage de la BECEAO. Cette affaire surréaliste remonte à la crise post-électorale de 2010.
À l’époque, Laurent Gbagbo avait été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire devant le président Alassane Ouattara. Dans ses fonctions de Président reconnu par la plus haute institution du pays, il a réquisitionné plusieurs banques, qui, sous les ordres du président français d’alors, Nicolas Sarkozy, avaient fermé leurs portes alors que les fonctionnaires dont les salaires transitaient dans ces structures devaient faire des retraits. C’est donc pour avoir réquisitionné ces banques, dont la BECEAO, que Laurent Gbagbo a été condamné par la justice ivoirienne, alors qu’il a été acquitté par la CPI face à toutes les accusations de crimes en tout genre lors de la même crise.
Chose curieuse, la BECEAO, qu’il aurait braqué, a refusé de se porter partie civile dans l’affaire. Elle a dit par écrit n’avoir fait l’objet d’aucun braquage, ce qui rend encore plus incohérente la décision de la justice ivoirienne.
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a même enjoint la Côte d’Ivoire de lever cette condamnation. Elle a exigé la réintégration du président Laurent Gbagbo sur la liste électorale ainsi que la restitution de tous ses droits, y compris civiques.
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Le gouvernement ivoirien, pour éviter d’appliquer cette décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, a préféré en sortir, ce qui fait de la condamnation de Laurent Gbagbo une démarche purement politique pour l’exclure injustement des processus électoraux en Côte d’Ivoire.
Cette injustice grave, le patron du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire, refuse de l’accepter. Lors de son meeting de Port-Bouët, M. Laurent Gbagbo a prévenu de sa détermination à participer à l’élection d’octobre prochain. “Ils veulent qu’on se batte, on va se battre. On va se battre…”, a-t-il martelé pour prévenir des conséquences à venir de cette injustice qu’il refuse de subir.
C’est donc pour faire retomber la température que l’Union européenne, qui par le passé a joué un rôle trouble lors de l’action de 2010, notamment en s’alignant derrière les décisions controversées de la France, est venue à Abidjan pour le rencontrer.
Laurent Gbagbo n’était pas présent à cette rencontre. C’est le vice-président de son parti, le ministre Sébastien Dano Djédjé, qui a reçu la délégation guidée par l’ambassadrice de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, Mme Francesca Di Mauro.
Cette délégation, à la sortie de la rencontre, n’a fait aucune communication sur l’objet de sa visite au PPA-CI du Président Laurent Gbagbo.
Source: afrique-sur7.ci