Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont affiché un optimisme prudent concernant les perspectives économiques régionales, lors de leur 67e session ordinaire qui s’est tenue samedi à Abuja sous la présidence du président nigérian Bola Ahmed Tinubu.
Dans un communiqué final parvenu lundi à APA, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao se félicite des « perspectives économiques encourageantes » tout en appelant les États membres à intensifier leurs efforts de mobilisation des ressources intérieures et d’amélioration de l’efficacité des dépenses publiques pour contenir les déficits budgétaires et maîtriser l’endettement.
Sur le volet de l’intégration monétaire, les dirigeants ont pris note des décisions du Conseil de convergence relatives à l’harmonisation des cadres de finances publiques. Une échéance importante a été fixée. Les États membres devront élaborer et soumettre leurs Programmes de convergence pluriannuels (PCP) pour la période 2026-2030 avant le 31 octobre 2025, la Commission étant chargée de faire le point en décembre prochain.
Les chefs d’État ont également adopté les textes réglementaires pour l’harmonisation des méthodes et pratiques statistiques, exhortant à leur mise en œuvre rapide pour faciliter la convergence économique régionale.
Malgré les efforts de la Task Force sur le Schéma de libéralisation des échanges de la Cédéao (SLEC), les dirigeants ont déploré la persistance des barrières tarifaires et non tarifaires qui entravent les échanges commerciaux. Ils ont instruit la levée totale de ces obstacles le long des corridors routiers.
La Conférence a appelé à l’opérationnalisation du Système interconnecté de gestion des marchandises en transit (SIGMAT) et adopté la stratégie de promotion du commerce et des investissements de la Cédéao, tout en réaffirmant son soutien à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
Pour renforcer la résilience économique de la Communauté, les chefs d’État ont prôné une approche globale combinant développement du secteur privé, réformes structurelles, investissements dans le capital humain et les infrastructures, et promotion d’une croissance inclusive et durable via l’intégration régionale et la coordination des politiques économiques.
Le dossier énergétique révèle des préoccupations majeures. Les dirigeants ont exprimé leur inquiétude face aux difficultés financières du Système d’échange d’énergie électrique ouest-africain (EEEOA), causées par le non-paiement des contributions des compagnies d’électricité.
Les ministres de l’Énergie ont reçu instruction de veiller au règlement urgent des arriérés, tandis que la Commission a été chargée de trouver une solution durable à cette crise qui menace l’intégration énergétique régionale.
Cette session s’est tenue dans un contexte particulier marqué par les tensions avec l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger), même si les dirigeants ont évoqué leurs « engagements » avec ces pays sortis de l’organisation.
Source: ApaNews.net