Côte d’Ivoire-politique-Dr Théophile SOKO WAZA: « Que le régime corrige l’injustice faite à Gbagbo»

Côte d’Ivoire-politique-Dr Théophile SOKO WAZA: « Que le régime corrige l'injustice faite à Gbagbo»

 

Dr Théophile SOKO WAZA,  Président du Mouvement citoyen,  ‘’La 4ème Voix, La Voix des Sans Voix’’, donne de la voix avec cette  interview accordée au journal, Le Quotidien d’Abidjan, sur  l’environnement électoral en C$ôte d’ivoirien,notamment,  le retrait de la liste électorale de  l’ex Président ivoirien, Laurent Gbagbo. Suivez, le porteur de La 4è Voix, La Voix Des Sans Voix, en Côte d’Ivoire, Dr Théophile SOKO WAZA.

 

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Dr Théophile SOKO WAZA,  vous avez constaté un changement du paysage politique ivoirien avec la création de deux partis politiques notamment le PPA-CI de Laurent Gbagbo, crée juste après son retour de la CPI et le Mouvement Génération Capable (MGC) de Simone Ehivet. Quelle est votre appréciation de la situation sociopolitique actuelle du pays?

Dr Théophile Soko Waza : Merci de me donner la parole et de m’exprimer sur la situation ivoirienne à travers votre journal. Je voudrais réaffirmer qu’effectivement nous sommes ‘’la 4ème voix, la Voix des Sans Voix’’. Et cette organisation citoyenne s’est donnée pour mission de défendre les opprimés. Nous sommes les porteurs de voix des sans voix. Donc naturellement, la mission que nous nous sommes donnés, c’est une mission de gauche.

Ainsi, nous sommes avec tous ceux qui regardent dans cette voie. Et je voudrais que vous vous souveniez de notre histoire. Vous vous rappellerez que nous avons été membre fondateur de la Coalition nationale pour le changement (CNC) qui a été un grand mouvement de gauche. Nous avons également été membre du ‘’Front du Refus’’ qui combattait en son temps, la mise en place la nouvelle constitution de 2016. Une constitution que nous qualifions de confligène. Donc naturellement, nous sommes de la gauche.

Partisan de la politique de gauche, que dites-vous de l’action de la Commission électorale indépendante qui a radié le nom du Président Laurent Gbagbo de la liste électorale ?

La position que nous avons est la même. C’est-à-dire que nous défendons les opprimés. Tous ceux qui subissent une injustice, nous nous mettons à intervenir en les soutenants. Concernant le cas de Laurent Gbagbo, nous pensons et nous croyons que cette action de la Commission électorale indépendante n’est pas logique. Le bon sens ne le comprendrait pas. Comment quelqu’un qui a été député de la Nation, Président de la République et qui donc, a dirigé la Côte d’Ivoire pendant dix années et qui, de surcroit, est aujourd’hui président d’un parti politique, peut-il être privé de son droit de vote.

Et puis, nous savons ce qui s’est passé ici en Côte d’Ivoire lors de la crise postélectorale. N’eut-été l’intervention particulière de l’armée française, appuyée par l’armée de l’ONU, celle de la CEDEAO, monsieur Ouattara ne serait pas installé au pouvoir.

Ces mêmes pays et institutions qui ont délogé monsieur Gbagbo pour installer monsieur Ouattara ne se sont pas arrêté là. Ils ont transféré l’ancien président à la Cour pénale internationale de La Haye. Un président démocratiquement élu par les Ivoiriens arrêté et transféré dans une prison internationale. Vous savez, si nous voulons regarder les élections de 2010 sous l’aspect juridique, monsieur Laurent Gbagbo est celui qui a reconnu par comme vainqueur par le Conseil constitutionnel ivoirien.

Donc Laurent Gbagbo a été envoyé à la CPI pour des raisons politiques. Il revient en Côte d’Ivoire, acquitté de toutes les charges qui pesaient contre lui, il n’est pas logique et compréhensible que cet homme réhabilité soit radié de la liste électorale.

Quand hier, l’on contestait au président Alassane Ouattara la possibilité d’être candidat à la présidence de la Côte d’Ivoire, il a fallu le génie politique de Laurent Gbagbo pour apaiser les tensions, pour que Ouattara soit candidat. Donc lorsque nous regardons dans le rétroviseur, il y’a des actions qu’il ne faut pas poser. Et puis dans un pays, il y’a des symboles auxquels on ne touche pas. Laurent Gbagbo fait partie de ses symboles.

Depuis plusieurs années, vous portez un regard critique sur la Constitution. Cette même constitution sous le régime duquel Alassane Ouattara gouverne est en passe d’être modifiée au niveau de certaines de ses dispositions. Des partis politiques et non des moindres ont donné un avis contraire à la volonté du chef de l’Etat de modifier cette loi fondamentale. Commentaires….

Je l’ai dit tantôt. Nous sommes de ceux qui, hier menaient le combat pour dénoncer la constitution de 2016. Aujourd’hui encore, nous continuions de mener ce même combat. Ce projet de Constitution que nous avions combattu a été voté et la constitution adoptée. Donc nous nous sommes pliés au vote. Sinon, notre position, c’est d’avoir en Côte d’Ivoire, une Constitution qui règle définitivement les problèmes des Ivoiriens.

 C’est pourquoi nous ne la soutenons pas. Maintenant au niveau de la CEI, nous pensons qu’elle comporte beaucoup d’irrégularités. Elle est même infeste mais bien plus, il faut qu’elle change de composition. Nous pensons qu’une Commission Electorale Indépendante-CEI, politique ne peut jamais régler les problèmes qui, aujourd’hui, sont soulevés çà et là. Et cela fait que toutes les fois que nous allons à des élections, tout le monde a peur. Tout le monde a des doutes sur le bon déroulement de ces élections.

Pourquoi de telles incertitudes ?

Parce que l’organe qui dit le vote ne rassure pas. Nous pensons qu’il y’a des intelligences ici en Côte d’Ivoire, il suffit d’un peu de volonté politique pour que nous puissions avoir une CEI qui soit à l’abri des querelles politico-politiciennes. Une CEI purement technique parce que l’organe lui-même est technique. Organiser des élections relève d’une question purement technique et non politique .

 

Vous aviez fait des propositions pour une CEI composée des membres de la société civile. Et pourtant…

Effectivement, à l’époque, nous avions fait des propositions pour que la CEI ait en son sein uniquement que des membres de la société civile. Et que les partis politiques soient de simples observateurs. Parce quand des hommes politiques transfèrent la bataille politique à la Commission qui dit le vote, il va sans dire que cette organisation ne peut rassure ni l’opinion nationale ni internationale. Malheureusement, nous n’avons pas été écoutés.

On aime copier l’occident. On aime prendre l’occident à témoin, mais diantre, regardons un peu ce qui se passe là-bas. Pourquoi l’on n’entend jamais de cris de révolte et ne voit jamais des fusils retentir parce qu’on ne serait pas d’accord avec les résultats donnés par la CEI. En Côte d’Ivoire, nous savons que le président de la CEI a été un acteur principal du parti au pouvoir.  Comment, alors qu’il est membre des instances du parti au pouvoir, Coulibaly Kubiert peut-il être neutre ?  Donc il y’a un problème de fond à régler à la CEI et qu’il faut régler instamment. J’appelle donc à régler ce problème de fond si nous volons avoir des élections libres transparentes et donc sans violence…

Nous avons dit plus haut que le gouvernement veut changer certaines dispositions de la loi fondamentale, des partis politiques se sont opposés. Mais leur position n’a rien changé. Commentaires….

Cela pose encore le problème de fond de la loi ivoirienne. L’assemblée nationale dans sa vraie dénomination, c’est la représentation nationale. Donc ceux qui vont à l’assemblée nationale représentent la population. Mais déjà dans le découpage électorale pour aller à l’assemblée nationale, il y’a un problème. Nous avons fait des propositions pour demander que ce soit fait à la proportionnelle du nombre de voix.

Nous ne pouvons pas comprendre qu’une localité qui a vingt mille (20.000) habitants ait un député (1) et qu’une autre localité qui a deux cent mille (200.000) habitants ait le même nombre de député, c’est-à-dire un (1) député. Ce n’est pas normal. Il faut donc que le problème politique électoral soit réglé dans le fond. Sinon les débats à l’assemblée nationale vont toujours poser des problèmes. Il y’aura une majorité mathématique négative qui va défendre les positions du gouvernement.

Quand vous prenez le nombre de voix obtenues par le RHDP lors des législatives dernière, le pourcentage ne correspond pas au nombre de députés qu’ils ont. Et ça, c’est une injustice et à partir de cette injustice, les débats sont déjà biaisés. Maintenant, pour revenir à votre question, lorsqu’on pose un problème de fond à l’assemblée nationale et que deux des trois grandes formations politiques s’y opposent, c’est qu’il y’a déjà un grand problème.

En Côte d’Ivoire, nous avons trois grands partis. Si deux de ces trois s’opposent à une décision de vote, c’est qu’il y’a un problème. On devrait automatiquement prendre en compte l’avis des deux autres partis.

Vous n’avez pas posé de candidature ni pour les régionales ni pour les municipales. Pourquoi et pour qui vous voterez lors des élections locales de 2023 ?

Côte d’Ivoire-élections politiques-Dr Théophile SOKO WAZA clair : « Nous avons donné mandat à tous les membres de la 4ème voix, de soutenir le PPA-CI partout où il est représenté » ledebativoirien.netAu niveau de ‘’la 4ème Voix, la Voix des Sans Voix’’, nous avons fait une déclaration quelques semaines en arrière pour dire qu’après avoir analysé l’environnement politique et après avoir discuté avec les uns et les autres, nous avons trouvé juste de soutenir le PPA-CI de Laurent Gbagbo dans toutes les localités où il se présentera pour ces élections locales.

Nous avons donné mandat à tous les membres de la 4ème voix, de soutenir le PPA-CI partout où il est représenté. Et comme moi, personnellement, président de la 4ème voix, je ne peux pas être partout à la fois, donc j’ai décidé de soutenir la candidature de Michel Gbagbo à Yopougon qui est la commune où je suis inscrit pour voter.  Maintenant, dans ma région, dans le Loh Guiboua, je soutiens la candidature du ministre d’Etat Moïse Lida Kouassi pour le conseil régional. Les autres collaborateurs dans les régions de la Mé, de la Nawa, du Goh etc., soutiendront les candidatures du PPA-CI comme je l’ai souligné ci-haut.

LDI

Source-Le Quotidien d’Abidjan N°4417 du 1er  Aout 2023