Appels à l’arrêt des expulsions forcées en Éthiopie

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Amnesty International a lancé un appel pressant au gouvernement éthiopien pour qu’il mette fin, sans délai, aux expulsions forcées de résidents dans le cadre du « Projet de développement du corridor », actuellement déployé dans la capitale Addis-Abeba et dans 58 autres villes à travers le pays.

Dans une lettre adressée directement au Premier ministre, et consultée par APA ce jeudi, l’organisation de défense des droits humains fait part de sa vive inquiétude face aux déplacements massifs de populations et aux violations graves des droits humains constatées depuis novembre 2024.

Amnesty appelle à « l’arrêt immédiat des expulsions forcées » et demande la suspension complète du projet en attendant la réalisation d’une évaluation indépendante et exhaustive de son impact sur les droits fondamentaux.

L’organisation affirme que l’analyse d’images satellite capturées entre novembre 2024 et février 2025 révèle la destruction systématique d’environ 29 hectares de zones densément peuplées dans les quartiers de Bole et Lemi Kura, à Addis-Abeba.

Selon ses données, au moins 872 personnes ont été expulsées de force dans ces deux quartiers rien qu’au mois de novembre 2024.

« Ces opérations ne se limitent pas à la capitale. Elles s’étendent à 58 autres centres urbains à travers le pays », souligne Amnesty International, évoquant l’ampleur nationale du phénomène.

Les personnes concernées, précise l’ONG, n’auraient reçu ni consultation adéquate ni préavis suffisant, et n’auraient bénéficié d’aucune forme d’indemnisation.

Amnesty dénonce des violations flagrantes des engagements internationaux de l’Éthiopie en matière de droits humains, notamment l’absence de garanties essentielles : consultation des communautés, accès à un recours juridique effectif, logement de remplacement adéquat et notification préalable.

« De nombreuses familles, parmi lesquelles des enfants, des personnes âgées ou en situation de handicap – particulièrement vulnérables – se retrouvent à la rue, exposées à de nouvelles violations de leurs droits », conclut la lettre.

MG/as/fss/te/APA

Source:fr.apanews.net

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