Washington maintient la pression sur Abuja pour les violences contre les chrétiens

Les États-Unis ont organisé mardi aux Nations Unies un événement de haut niveau sur les violences contre les chrétiens au Nigeria, affirmant que les attaques persistent malgré les démentis formels des autorités nigérianes.

Les États-Unis ont organisé mardi aux Nations Unies un événement sur les violences contre les chrétiens au Nigeria, maintenant leur position malgré les démentis formels des autorités nigérianes émis quelques jours plus tôt.

L’ambassadeur américain Mike Waltz a convoqué responsables religieux, experts et la chanteuse Nicki Minaj à la Mission américaine auprès de l’ONU pour dénoncer ce qu’il a qualifié de « génocide » visant les communautés chrétiennes dans le nord et la ceinture centrale du pays.

Cette mobilisation intervient après les déclarations du général Oluyede, chef de la Défense nigérian, qui avait catégoriquement démenti début novembre les accusations du président Donald Trump. « Il n’y a pas de persécution de chrétiens au Nigeria. Nous faisons face à une insécurité généralisée, notamment le terrorisme », avait-il affirmé lors d’une conférence de presse à Abuja.

Le général réagissait aux propos de M. Trump sur Truth Social, où le président américain avait menacé de suspendre toute aide au Nigeria et évoqué une possible intervention militaire si « le massacre de chrétiens » se poursuivait.

Mardi à New York, l’ambassadeur Waltz a maintenu ces accusations, citant l’enlèvement de 25 jeunes filles survenu la veille et évoquant la persistance des attaques une décennie après l’enlèvement de Chibok. Il a cité l’ONG Open Doors selon laquelle 80 % des violences contre les chrétiens dans le monde se produiraient au Nigeria, imputant ces actes à Boko Haram et aux milices peules.

Washington a récemment désigné le Nigeria comme « pays particulièrement préoccupant » pour violations graves de la liberté religieuse.

Le président nigérian Bola Tinubu avait réagi aux menaces américaines en réaffirmant sur X que « le Nigeria demeure une démocratie fondée sur les garanties constitutionnelles de la liberté religieuse ». Il avait rejeté les « représentations étrangères » décrivant son pays comme religieusement intolérant, les qualifiant d’« inexactes ».

« Depuis 2023, notre gouvernement maintient un dialogue ouvert avec les responsables des deux confessions et continue de s’attaquer aux défis sécuritaires qui touchent nos citoyens, toutes religions et régions confondues », avait souligné M. Tinubu.

Lors de l’événement de mardi, la rappeuse Nicki Minaj a appelé à une « action urgente », affirmant que la protection des chrétiens au Nigeria concernait « l’unité de l’humanité » et non « la prise de parti ».

L’ambassadeur Waltz a salué l’engagement du président Trump sur cette question, rappelant qu’il avait été le premier président américain à convoquer des dirigeants mondiaux à l’ONU en 2019 sur la persécution religieuse.

De son côté, le général Oluyede avait souligné que « le terrorisme est un phénomène mondial » nécessitant une « coopération internationale renforcée », se déclarant disposé à collaborer avec les nations prêtes à soutenir le Nigeria.

SOURCE:APANews

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