La Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) obtient une facilité de financement du commerce de 100 millions d’euros auprès d’Afreximbank.
La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a accordé à la BDEAC (Banque de développement des États de l’Afrique centrale) une facilité de financement du commerce de 100 millions d’euros. L’objectif est de soutenir des projets d’intégration régionale essentiels dans la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). La facilité soutiendra également la mise à niveau de l’infrastructure commerciale dans la zone.
Par ailleurs, les actionnaires de la BDEAC ont approuvé récemment le principe d’une titrisation des créances de l’établissement sur les marchés financiers de la CEMAC.
L’accord a été signé à Abuja, au Nigeria, le 5 juin 2025, en marge du lancement officiel du Centre médical africain d’excellence.
À l’issue de la signature, le président d’Afreximbank, Benedict Oramah (à gauche sur la photo ci-dessus), a souligné l’importance de la facilité dans le renforcement de l’intégration régionale : « Cette facilité marque une autre étape importante dans les efforts d’Afreximbank pour approfondir le commerce et l’investissement, ainsi que pour combler le fossé de l’infrastructure commerciale dans la région de la CEMAC. Avec cette ligne de crédit, nous envoyons un message fort à nos populations : c’est grâce à des partenariats solides et à la mise en commun de nos ressources que nous pouvons collectivement transformer le destin économique de nos populations ».
Avis partagé par le président de la BDEAC, Dieudonné Evou Mekoué (à droite sur la photo ci-dessus), qui salue l’« excellente qualité du partenariat entre la BDEAC et Afreximbank, deux institutions à l’avant-garde du financement des économies africaines ». Cette ligne de crédit permettra à la BDEAC « de renforcer et de diversifier ses interventions en zone CEMAC, contribuant ainsi de manière plus significative à l’intégration économique régionale, au développement durable et à l’amélioration des conditions de vie des populations », conformément à son orientation stratégique.
Orientation confirmée par les actionnaires de la BDEAC, le 2 juin 2025, en Assemblée générale, qui s’est tenue à Douala, au Cameroun. Les actionnaires ont aussi approuvé les comptes 2024. La banque de développement a dégagé un résultat net de 5,6 millions de dollars, en recul de 13,1 % sur un an. Certes, le résultat net n’est pas le poste comptable le plus important à analyser pour une banque, et encore moins pour une banque de développement. Toutefois, cette tendance s’observe depuis 2019 ; la BDEAC affichait alors un bénéfice de près de 26 millions $.
Répondre aux besoins de liquidité
La banque invoque « une pression persistante sur la rentabilité, dans un environnement marqué par une forte demande de financement ». En effet, précise la direction financière, « les sollicitations sont en hausse constante » de la part des acteurs économiques. « C’est pourquoi il était urgent de renforcer les capacités financières de la banque pour lui permettre de jouer pleinement son rôle. À cet effet, l’assemblée générale a invité les actionnaires à concrétiser l’ensemble des engagements qui ont été adoptés » en début d’année par les actionnaires, précise la BDEAC.
Qui précise que l’Assemblée générale a entériné une réforme majeure, portant sur la titrisation des créances sur les marchés financiers de la CEMAC. L’approbation de ce nouvel instrument s’inscrit également en adéquation avec les besoins en liquidité de la banque. « Conformément aux orientations stratégiques de l’Institution qui visent à diversifier les mécanismes de mobilisation des ressources, la titrisation des créances est une alternative complémentaire pour répondre à la fois aux besoins de liquidité et de fonds propres. »
Pour faire face à cette demande croissante des financements, la BDEAC multiplie, ces dernières années, des opérations de levées de fonds à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC).
La BDEAC a été créée pour accompagner les efforts de développement des États de l’Afrique centrale. Depuis le démarrage de ses activités en 1977, cette institution financière sous-régionale revendique l’approbation d’un volume de financements d’un montant de 2378,4 milliards de FCFA (3,63 milliards d’euros), en projets, études, prises de participations diverses.
@ABanker
SOURCE: African Banker/ NewsAfrican Le Magazine de l’Afrique