Les ambassadeurs européens et africains accrédités en RDC ont réaffirmé, jeudi à Kinshasa, leur soutien à la mise en œuvre « urgente » de la Résolution 2773 de l’ONU, adoptée en octobre sur l’agression rwandaise présumée dans l’est du pays, lors d’une rencontre au siège de la Délégation de l’Union européenne.
Depuis fin 2023, la région du Nord-Kivu est marquée par une intensification des combats opposant les forces gouvernementales et leurs alliés au mouvement du M23, soutenu militairement par le Rwanda selon plusieurs rapports onusiens. La Résolution 2773 exige un retrait immédiat du M23 des zones occupées, condamne « l’appui extérieur » à la rébellion et appelle au respect de l’intégrité territoriale de la RDC. Kinshasa réclame depuis plusieurs semaines sa mise en œuvre effective, jugeant la situation humanitaire et sécuritaire « critique ».
À l’issue de la réunion, l’ambassadeur de l’UE en RDC, Nicolas Berlanga, a souligné la convergence de vues entre les diplomates et les autorités congolaises. « On a signalé dans le communiqué qu’il y a une référence explicite à la Résolution 2773… Ce sont des points qui s’alignent avec la position de la RDC, et l’Union européenne appuie ces éléments comme solution à la crise », a-t-il déclaré.
Les échanges ont également permis de revisiter les principales résolutions du 7ᵉ sommet Union européenne–Union africaine, tenu le 25 novembre à Luanda, en Angola, marqué par un appel renouvelé à « promouvoir un multilatéralisme effectif ». « Ce qu’on a fait, c’est parcourir le communiqué conjoint… Il y a un appel à travailler sur un monde mené par des règles, conformément à la Charte des Nations unies », a expliqué Nicolas Berlanga.
Les ambassadeurs ont aussi abordé la question du commerce et du partenariat économique entre les deux continents. Selon l’ambassadeur de l’UE : « On a parlé du renforcement des liens économiques entre l’Afrique et l’Europe, mais ces relations ne peuvent pas être des relations d’extraction… L’Afrique demande plus de transformation, plus d’industrialisation et surtout plus de création d’emplois ».
S’exprimant au nom de ses pairs africains, l’ambassadeur du Maroc, Rachid Agassim, a rappelé que cette rencontre était l’occasion de faire le point sur un partenariat initié il y a un quart de siècle : « Cet échange consiste à évoquer les principales thématiques du sommet… On a commencé cet échange entre les deux continents depuis 25 ans. Il est temps de faire le bilan ».
Lors du sommet de Luanda, le président congolais Félix Tshisekedi avait réaffirmé la nécessité de placer la paix et la sécurité au cœur de la coopération Europe–Afrique. « Les questions vitales pour l’avenir des peuples africains doivent demeurer prioritaires », avait-il déclaré, appelant à une mise en œuvre rapide des engagements, dont la Résolution 2773.
SOURCE : APA News/RNK/ac/-Kinshasa (RDC)