Le verdict est tombé dans le très médiatisé procès dit de « l’affaire du complot 2 » en Tunisie. Mardi 8 juillet 2025, la justice tunisienne a prononcé des peines allant de 12 à 35 ans de prison contre plusieurs figures politiques, accusées de « complot contre la sûreté intérieure de l’État ». Parmi elles, le chef du parti Ennahda, Rached Ghannouchi, a été condamné à 14 ans de réclusion.
Déjà incarcéré et absent lors du procès qu’il a boycotté, Ghannouchi est poursuivi dans plusieurs affaires similaires. Il avait déjà été condamné en février dernier à 22 ans de prison pour des faits comparables. Dans le cadre de ce nouveau dossier, le parquet accuse l’ancien président du Parlement et d’autres responsables d’Ennahda d’avoir mis en place un « appareil sécuritaire secret » au service du parti islamo-conservateur.
Au total, une vingtaine de personnalités étaient poursuivies. Deux d’entre elles — Nadia Akacha, ex-directrice de cabinet du président Kaïs Saïed, et Rafik Abdessalem, ancien ministre et gendre de Ghannouchi — ont été condamnées par contumace à 35 ans de prison. Toutes deux sont actuellement en fuite à l’étranger.
Les chefs d’inculpation incluent notamment la « formation d’une entente en lien avec des actes terroristes » et l’atteinte à la sûreté de l’État.
Ce procès s’inscrit dans un contexte politique tendu en Tunisie depuis le coup de force du président Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021, lorsqu’il a suspendu le Parlement et concentré les pouvoirs entre ses mains. Un acte qualifié de « coup d’État » par ses détracteurs. Depuis, de nombreuses voix dénoncent une dérive autoritaire et un recul des libertés fondamentales.
Des ONG nationales et internationales signalent une intensification de la répression contre les opposants politiques, les journalistes, les avocats et les activistes, souvent poursuivis sous le couvert de textes juridiques visant la lutte contre les fausses informations — textes jugés vagues et instrumentalisés par le pouvoir.
SOURCE:APANews/APA-Tunis (Tunisie)