Traoré dénonce un « pacte » d’Abidjan avec les terroristes

Au cours d’un grand entretien diffusé à la télévision nationale, le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, s’est exprimé ce dimanche 2025, pour dénoncer des divergences liées à la situation sécuritaire et politique de la Côte d’Ivoire.

Le Capitaine Ibrahim Traoré a dénoncé ce qu’il considère comme un pacte de non-agression entre certains groupes armés et les autorités ivoiriennes.

Selon lui, le fait que Abidjan ne soit pas la cible d’attaques terroristes ne signifie pas que « l’armée ivoirienne est surpuissante ». « Le pouvoir flirte avec les terroristes (…). Il y a un pacte de non-agression. Et quand il y a un pacte de non-agression, vous devenez une base arrière », accuse-t-il.

Le chef de l’Etat burkinabè prévient que la Côte d’Ivoire « sera attaquée » par des terroristes, s’il « y a des crises ».

« S’ils ne gagnent plus ce qu’ils gagnaient, ce pays sera attaqué (…). J’ai dit aux Chefs d’Etat qu’on ne pactise pas avec les terroristes. », prévient-il.

La Côte d’Ivoire a été frappée pour la première fois par les groupes jihadistes en mars 2016, lors d’une attaque revendiquée par Aqmi contre la station balnéaire de Grand-Bassam (sud), qui avait fait 19 morts. Par la suite, plusieurs incursions ont été enregistrées dans le nord frontalier du pays, avant qu’une certaine accalmie ne soit constatée depuis 2021.

Pour ce qui est des élections présidentielles à venir en Côte d’Ivoire, le Président du Faso insiste sur leur importance pour le Burkina Faso.

Pour lui, la stabilité du pays voisin est une question directe de sécurité pour son pays, en raison de la forte communauté burkinabè installée sur le sol ivoirien.

« Les élections en Côte d’Ivoire nous intéressent parce que nous avons beaucoup de compatriotes là-bas. Nous ne voulons pas qu’il y ait des crises là-bas », indique-t-il.

Sur ses premiers contacts avec Abidjan après son arrivée au pouvoir, le Capitaine Traoré précise : « Le 30 septembre 2022, Alassane Ouattara était le premier à m’appeler. Après, son petit frère est venu deux fois nous voir. Ils voulaient que nous suivions une direction. Nous avons dit non. Ils se sont mis contre nous ».

Pour le président Ibrahim Traoré, cette divergence de vues illustre l’indépendance de la trajectoire politique actuelle du Burkina Faso. « Le Burkinabè est intrinsèquement révolutionnaire », soutient-il.

SOURCE:APANews/APA – Ouagadougou (Burkina Faso)

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