Tanzanie : Samia Suluhu dénonce des ingérences

Alors que plusieurs figures de la société civile régionale venues soutenir l’opposant Tundu Lissu ont été expulsées ou arrêtées, la présidente Samia Suluhu a dénoncé une tentative d’ingérence étrangère. Ce durcissement du discours intervient dans un climat politique tendu à l’approche des élections générales prévues en octobre.

La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan a fermement dénoncé, mardi 30 mai, les tentatives d’ingérence étrangère dans les affaires internes de son pays, appelant les institutions nationales à réagir promptement et à ne laisser aucun espace aux perturbateurs, qu’ils soient internes ou externes.

Cette déclaration intervient alors que le principal opposant, Tundu Lissu, président du parti CHADEMA, est jugé pour trahison après avoir appelé à des réformes électorales en amont des élections générales. Arrêté le 9 avril, il a comparu le 19 mai devant un tribunal de Dar es Salaam, arborant un t-shirt au slogan « Pas de réformes, pas d’élections ».

Dans le même temps, plusieurs militants et personnalités régionales venus exprimer leur solidarité avec l’opposant ont été expulsés ou interpellés. La politicienne kényane Martha Karua et l’ancien juge en chef Willy Mutunga ont été refoulés à l’aéroport, tandis que le militant kényan Boniface Mwangi et l’Ougandaise Agather Atuhaire ont été brièvement arrêtés.

Dans une adresse publique prononcée en swahili, Samia Suluhu a justifié ces mesures : « Il ne faut pas laisser la Tanzanie devenir un champ ouvert où chacun vient dire ce qu’il veut. S’ils ont déjà semé le désordre chez eux, qu’ils ne viennent pas nous contaminer ici. »

Elle a exhorté les forces de sécurité et les représentations diplomatiques à l’étranger à bloquer toute tentative d’ingérence. « Ce que je fais, c’est protéger mon pays. C’est la mission que j’ai reçue. Nous ne laisserons aucune place à quiconque pour venir perturber notre stabilité – qu’il soit à l’intérieur ou qu’il vienne de l’extérieur. »

Le climat politique tanzanien reste tendu, marqué par la disqualification du CHADEMA des élections à venir, le parti ayant refusé de signer un code de conduite électoral jugé anticonstitutionnel. Des organisations internationales, dont Amnesty International, dénoncent une répression croissante à l’encontre de l’opposition.

Le procès de Tundu Lissu doit reprendre le 2 juin, alors que la pression monte sur le régime de Dodoma, appelé à garantir un processus électoral libre et inclusif.

AC/APA

Source: APANEWS

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