Soudan : Le PAM appelle à un accès humanitaire urgent à El Fasher

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé un appel urgent pour accéder à El Fasher, dans l’ouest du Soudan, où une offensive des Forces de soutien rapide (FSR) bloque l’acheminement de l’aide vitale.

Le PAM a alerté mercredi 13 août, que « 300 000 civils pris au piège dans la capitale assiégée du Darfour du Nord sont menacés par la famine ». L’agence onusienne insiste sur ses réseaux sociaux : « Les familles sont à court d’options et de temps ».

Le siège d’El Fasher, qui dure depuis plus d’un an, s’accompagne d’une escalade de violences, avec au moins 57 civils tués le 11 août, dont 40 déplacés dans le camp voisin d’Abu Shouk. Des exécutions sommaires et des frappes répétées ont été signalées. « C’est avec consternation que nous assistons une fois de plus à une horreur inimaginable infligée aux civils », dénonce Volker Türk, chef des droits de l’homme à l’ONU.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé, mardi, sa « grave préoccupation » face au siège et a rejeté la formation d’une « autorité parallèle » par les FSR, qualifiant cette initiative de « dangereuse pour l’unité » du Soudan. L’insécurité empêche tout convoi d’aide de pénétrer dans la ville, malgré des camions prêts à partir.

Le PAM continue de fournir une aide financière à 250 000 habitants mais pointe un besoin urgent de garanties pour un passage en toute sécurité. « Nous avons besoin de toute urgence de garanties pour un passage en toute sécurité », plaide Corinne Fleischer, responsable de la logistique du PAM. L’agence onusienne appelle aussi à une pause humanitaire face à des conditions qui poussent certains habitants à se nourrir de fourrage pour animaux et déchets.

La crise alimentaire au Soudan est la plus grave au monde avec 25 millions de personnes dans la famine et 3,5 millions de femmes et enfants malnutris, conséquence directe de la guerre civile lancée en avril 2023. La population d’El Fasher subit depuis des mois le blocus des routes commerciales et des attaques meurtrières, aggravant une situation humanitaire déjà désastreuse.

ZMH/Sf

APANEWS

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