Soudan du Sud : face à la famine, le PAM largue des vivres

Face à la famine au Soudan du Sud, le Programme alimentaire mondial (PAM) a choisi de larguer les vivres, tout en alertant que pour maintenir ses opérations jusqu’en décembre, il a besoin en urgence de 274 millions de dollars.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) annonce avoir lancé la semaine dernière une opération de largages aériens d’urgence dans l’État du Haut-Nil au Soudan du Sud pour nourrir plus de 40 000 personnes menacées par la famine, annonce un communiqué parvenu lundi à l’APA.

Cette région du nord-est du pays est ravagée depuis mars par une flambée de violence qui a fait exploser la crise humanitaire.
« Le lien entre le conflit et la faim est tragiquement clair au Soudan du Sud, et nous l’avons constaté au cours des derniers mois dans le Haut-Nil », a alerté Mary-Ellen McGroarty, Représentante du PAM dans le pays.

Selon l’agence onusienne, près de huit millions de Sud-Soudanais – soit plus de la moitié de la population – souffrent d’insécurité alimentaire aiguë. Dans le Haut-Nil, plus d’un million de personnes souffrent de la faim, dont 32 000 en situation de famine imminente, soit trois fois plus qu’il y a quatre mois.

La situation s’est dramatiquement détériorée suite à la reprise des combats entre les forces du président Salva Kiir et l’« Armée blanche », un groupe de miliciens accusé d’être lié au Premier vice-président Riek Machar. L’arrestation de ce dernier en mars à Juba a fait voler en éclats l’accord de paix de 2018 et provoqué des déplacements massifs de population.

Des opérations d’urgence entravées

Face à l’urgence, le PAM prévoit de venir en aide à 470 000 personnes dans le Haut-Nil et l’État voisin de Jonglei d’ici août. Mais les combats persistants et les contraintes logistiques freinent les efforts. Seules 300 000 personnes ont pu être atteintes depuis janvier, affirme le PAM.

Pour contourner les routes bloquées, 700 tonnes de nourriture sont actuellement livrées par avion dans les comtés reculés de Nasir et d’Ulang, représentant deux mois de rations. En parallèle, 1 500 tonnes supplémentaires attendent d’être acheminées par voie fluviale, suspendues à la réouverture des couloirs humanitaires.

Le PAM tire la sonnette d’alarme sur l’amenuisement des financements internationaux. Faute de ressources suffisantes, l’agence a dû réduire ses rations, limitant son aide à 2,5 millions de bénéficiaires parmi les plus vulnérables.

« Si nous ne parvenons pas à faire parvenir la nourriture aux populations, la faim s’aggravera et la famine constituera une menace réelle et actuelle », a averti Mary-Ellen McGroarty.

Pour maintenir ses opérations jusqu’en décembre, l’agence affirme avoir besoin en urgence de 274 millions de dollars. Faute de quoi, prévient le PAM, « la catastrophe humanitaire, déjà palpable, risque de basculer dans l’irréparable. »

ARD/te/Sf/APA

Source: APANEWS

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