Sommet à enjeux multiples entre le nouveau président sud-coréen Lee Jae-myung et Donald Trump

Les deux hommes se rencontrent pour la première fois, ce 25 août, lors d’un sommet à valeur de test. Les enjeux sont multiples, alors que la Corée du Sud ouvre un nouveau chapitre de son histoire politique depuis la destitution de Yoon Sok-yeol. Ce rendez-vous intervient aussi après l’accord conclu sur les droits de douane américains

De notre correspondant à Séoul,

Si l’accord sur les droits de douane sur les produits sud-coréens a bel et bien été conclu, cela reste un accord de principe. La Corée du Sud, pays exportateur, allié et partenaire commercial des États-Unis, a en effet réussi à obtenir 15% de tarifs douaniers au lieu des 25% annoncés. Il faut donc désormais négocier les détails du contrat et notamment les investissements sud-coréens attendus par les États-Unis, soit 350 milliards de dollars au total.

Si l’énergie, au travers d’achat de gaz américain, est un domaine d’investissement, le président sud-coréen Lee Jae-myung souhaite avancer sur un dossier cher au président américain : la construction navale.

Deuxième plus gros constructeur naval au monde, la Corée du Sud a l’expertise tant attendue par Donald Trump pour revitaliser ses chantiers. Le président sud-coréen a prévu de visiter l’un des chantiers naval sud-coréen de Philadelphie lors de sa visite.

Repenser la coopération militaire

Au-delà de l’économie, les sujets militaires sont le deuxième gros dossier de ce sommet, un sujet pour le moins épineux. Les deux alliés souhaitent changer leur coopération militaire, mais il reste à savoir comment. Donald Trump envisage d’augmenter le prix à payer par Séoul pour ses 28 500 soldats stationnées en Corée du Sud pour faire face à la Corée du Nord.

Le Pentagone envisage lui de retirer une partie d’entre eux pour les placer face à la Chine, menace principale pour Washington. La Corée du Sud doit donc réussir à obtenir des garanties pour sa sécurité sans trop mettre la main au portefeuille.

Séoul et Tokyo face à l’imprévisibilité américaine

Le président sud-coréen Lee Jae-myung souhaite sauter sur l’occasion pour obtenir plus d’autonomie stratégique vis-à-vis des États-Unis. Il était ce samedi 23 août au Japon où il a rencontré le Premier ministre japonais pour obtenir plus d’autonomie et nouer également de nouvelles amitiés. D’après le bureau présidentiel sud-coréen, le cœur de la rencontre était de coopérer face à la nature imprévisible de Donald Trump.

Les deux voisins ont discuté de leur relation commune avec les États-Unis et souhaitent désormais prendre les devants dans le trio Séoul-Tokyo-Washington, dominé jusqu’alors par cette dernière. Une nouvelle coopération à créer entre le Japon et la Corée du Sud dans une région Asie-Pacifique qui reste extrêmement tendue entre la Chine et les États-Unis.

Source: RFI

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