Sénégal : un atelier pour mieux articuler climat, genre et nutrition (IPAR)

Un atelier de restitution consacré à l’évaluation des besoins en renforcement de capacités sur l’articulation entre changement climatique, genre et nutrition (CGN) s’est tenu ce lundi 8 décembre à Dakar, à l’initiative de l’Initiative Prospective Agricole et Rurale l’IPAR et de l’International Food Policy Research Institute l’IFPRI, dans le cadre du projet GCAN.

L’étude présentée souligne que le Sénégal dispose d’un cadre institutionnel solide en matière de politiques climatiques, de nutrition et de genre. Toutefois, l’intégration transversale de la nutrition dans les stratégies climatiques demeure limitée et les dispositifs multisectoriels peinent encore à fonctionner efficacement.

Ouvrant la rencontre, la Directrice exécutive de l’IPAR, Dr Laure Tall, a rappelé que « les impacts climatiques fragilisent les productions, les revenus, l’accès à une alimentation saine, et renforcent les inégalités auxquelles les femmes sont confrontées ». Elle a souligné que les femmes restent pourtant « des actrices clés de l’adaptation par leur rôle dans la production, la transformation et la nutrition des ménages ».

Selon elle, le projet d’intégration Genre, Climat, Agriculture et Nutrition GCAN vise à « accompagner une intégration cohérente et durable de ces trois dimensions dans les politiques, les programmes et les investissements ». Elle a insisté sur la nécessité de « développer des compétences intégrées, des outils partagés et des mécanismes de coordination efficaces » entre institutions.

La Coordonnatrice de la Cellule genre du ministère de l’Agriculture, Mme Mbacké Sokhna Mbaye Diop, a rappelé que « le gouvernement a la volonté d’inscrire l’agriculture au cœur de la transformation économique, sociale et écologique du pays ». Elle a souligné les défis auxquels fait face le secteur agricole, confronté à « une variabilité climatique accrue, une pression croissante sur les ressources productives et des vulnérabilités nutritionnelles persistantes », lesquelles touchent particulièrement les femmes et les enfants.

Elle a estimé que l’enquête présentée permettra « d’avoir un éclairage rigoureux et scientifique des trois dimensions essentielles: le genre, le changement climatique et la nutrition pour la transformation durable du secteur agricole ».

Pour sa part, le Conseiller technique à la Direction du changement climatique, M. Zoubeirou Gueye, a appelé à une meilleure synergie institutionnelle, affirmant que « tous les secteurs doivent travailler en synergie et unir leurs forces afin d’aider efficacement les populations ». Il a rappelé que « les femmes et les jeunes constituent la couche la plus vulnérable face aux changements climatiques ».

L’étude révèle par ailleurs plusieurs défis : un manque de ressources financières dédiées, l’absence d’un cadre harmonisé de suivi du nexus, la rareté des données intégrées et la faible coordination opérationnelle entre institutions.

Les recommandations proposées préconisent la création de mécanismes multisectoriels permanents, le renforcement des financements climatiques mobilisables sur le long terme, l’élargissement de l’expertise institutionnelle ainsi que la mise en place d’un système commun de suivi-évaluation incluant les trois dimensions du nexus.

Cet atelier marque une étape importante vers l’élaboration d’un plan national de renforcement des capacités destiné à améliorer l’intégration du climat, du genre et de la nutrition dans les politiques publiques du Sénégal.

SOURCE : APA News/RNK/ac/Dakar (Sénégal)

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