Alors que la région de Saint-Louis est frappée par une flambée de fièvre de la vallée du Rift (FVR), le Sénégal fait également face à une résurgence de la variole du singe (Mpox), illustrant une situation sanitaire particulièrement tendue.
De retour de New York où il participait à la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies, le ministre sénégalais de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Ibrahima Sy, s’est rendu directement à Saint-Louis (nord), pour suivre de près l’évolution de l’épidémie de FVR.
Selon les chiffres arrêtés au 28 septembre, la région a enregistré 21 cas dont 7 décès. Sur les cinq districts sanitaires, trois sont touchés. À son arrivée, indiquent ses services, le ministre s’est incliné devant la mémoire des victimes avant de saluer la coordination intersectorielle mise en place pour contenir la maladie.
Il a insisté sur la nécessité d’une forte mobilisation communautaire, notamment à travers l’organisation d’« investissements humains » visant l’élimination des eaux stagnantes et la destruction des gîtes larvaires, ainsi que la participation aux campagnes de don de sang. Accompagné du chef du Service national de l’Hygiène, Dr Sy a remis une importante quantité de produits pour la désinsectisation et la délarvation, tout en encourageant les équipes médicales déployées dans la région.
Le ministre a enfin souligné l’importance de la surveillance communautaire et de la sensibilisation accrue des populations, afin de favoriser un recours précoce aux soins et l’adoption des mesures préventives.
Cette alerte sanitaire intervient alors que le ministère sénégalais de la Santé a annoncé, le 25 septembre, deux nouveaux cas de Mpox confirmés le 24 septembre par l’Institut Pasteur de Dakar. Ces patients ont été en contact avec un Sénégalais diagnostiqué le 22 septembre, lui-même survenu trois semaines après que le pays avait été déclaré exempt de cas actifs.
Le premier cas avait été détecté le 22 août chez un ressortissant étranger arrivé trois jours plus tôt, avant d’être déclaré guéri le 1er septembre. Le deuxième, confirmé le 22 septembre chez un Sénégalais, a conduit à la découverte de deux infections supplémentaires parmi ses contacts, démontrant la rapidité de propagation du virus.
Selon les autorités, il n’existe aucun lien entre les deux foyers : les variants identifiés sont différents, Clade 1b pour le cas importé et Clade 2b pour le second. Actuellement, 42 contacts des trois patients hospitalisés font l’objet d’un suivi médical, leur état clinique étant jugé stable.
Cette résurgence contraste avec la tendance continentale à la baisse : l’Africa CDC rapporte 191 559 cas et près de 2 000 décès dans 29 pays africains depuis janvier 2024, mais le nombre hebdomadaire de nouvelles infections confirmées a chuté de 70 % entre mai et septembre.
SOURCE:APANews/APA-Saint-Louis (Sénégal)