Le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, a reçu ce lundi 9 juin 2025 à Bamako la présidente de l’International Crisis Group, Dr Comfort Ero. Au cœur des échanges : la mise en œuvre des réformes de réconciliation nationale, les recommandations du rapport de janvier dernier et la volonté des autorités de conjuguer souveraineté et engagement international.
Ce lundi 9 juin 2025, le Premier ministre du Mali, le général de division Abdoulaye Maïga, accueillait à la Primature Dr Comfort Ero, présidente de l’International Crisis Group. Étaient présents le général de corps d’armée Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation, ainsi que plusieurs membres du gouvernement. La rencontre visait à croiser la vision de l’État malien avec l’analyse d’une ONG reconnue.
Abdoulaye Maïga a rappelé la volonté des autorités visant à faire du Mali un pays réconcilié, capable de revenir à un fonctionnement normal des institutions. Il a mis en avant les actions engagées dans ce sens telles que l’adoption d’un cadre légal de désarmement, la création d’un fonds dédié au retour des déplacés, ou encore la concertation avec les autorités traditionnelles dans les régions de Gao et Mopti. Ces mesures répondent aux attentes formulées dans le rapport « A Course Correction for Mali’s Sovereign Turn » de janvier dernier. L’ICG y préconisait que le rétablissement progressif de la souveraineté repose sur un gouvernement capable d’intégrer ex-combattants et déplacés à travers des procédures claires, fiables et inclusives.
Le rapport note également que le regain de contrôle national doit se combiner à un dialogue franc avec les partenaires. Il souligne en particulier l’importance de maintenir un équilibre entre l’affirmation de la souveraineté et le respect des engagements internationaux. L’absence d’indicateurs mesurant la réinsertion des ex-combattants et l’insuffisance de données chiffrées sur le retour des déplacés constituent selon l’ICG les principales limites à ce jour, mais ce constat se veut avant tout un appel à davantage de transparence dans la mise en œuvre des réformes.
Dr Ero, pour sa part, a salué la qualité des échanges et indiqué qu’ils l’aideraient à orienter de manière plus précise les prochains rapports, notamment en matière de suivi des dispositifs de paix, de réconciliation et de désarmement. Elle a évoqué le besoin de données plus solides sur la rémanence des acteurs armés et la cohésion sociale dans les zones concernées.
Cette audience s’inscrit dans une dynamique nouvelle pour les autorités maliennes qui entendent ainsi affirmer leur capacité de décision souveraine tout en renforçant la collaboration internationale. Pour l’ICG, le Mali est à un tournant. Le partenariat abordé à la Primature vise à reconstruire un État souverain, sans rompre les liens essentiels avec la communauté internationale.
MD/ac/Sf/APA
Source: APANEWS