Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a appelé mardi les dirigeants ouest-africains à prendre leurs responsabilités sur la question de la réforme monétaire, faisant écho aux déclarations du président Bassirou Diomaye Faye qui n’exclut pas une sortie unilatérale du franc CFA.
La question monétaire s’est invitée à la journée inaugurale de la deuxième édition du Forum Invest in Sénégal, tenue mardi 7 octobre 2025, marquée par l’intervention du Premier ministre Ousmane Sonko sur la nécessité d’une réforme monétaire en Afrique de l’Ouest.
S’exprimant lors d’un panel sur la Renaissance africaine qu’il co-animait avec ses homologues du Burkina Faso, du Niger et de l’Afrique du Sud, le chef du gouvernement sénégalais a exhorté les dirigeants de la sous-région à lever les obstacles politiques entravant cette réforme.
« La monnaie pour la zone Afrique de l’Ouest, je demande à nos autorités – et nous avons deux présidents de la République (Diomaye Faye et Umaro Sissoco Embalo) ici présents dans la salle – il nous faut avancer sur ces questions qui ont été résolues partout ailleurs dans le monde, souvent de manière unitaire », a déclaré Ousmane Sonko, par ailleurs leader du parti Pastef.
« Nous connaissons les problèmes, nous savons les réformes qu’il faut faire… Il est temps que nos autorités prennent leurs responsabilités pour faire la réforme, autrement les peuples le feront à leur place », a-t-il averti.
Cette sortie du Premier ministre intervient six mois après que le président Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé, le 4 avril, l’engagement du Sénégal en faveur d’une monnaie nationale. Le chef de l’État sénégalais avait alors indiqué que Dakar n’écarte pas une sortie unilatérale du franc CFA si les discussions au sein de la Cédéao et de l’UEMOA demeurent bloquées.
« Nous ne renoncerons jamais dans la quête de la souveraineté intégrale et la recherche de voies et moyens pour disposer de notre propre monnaie », avait affirmé le président Faye, révélant que la BCEAO dispose déjà d’une étude approfondie sur la création d’une monnaie souveraine avec son propre nom, symbole et billets.
Le président sénégalais avait toutefois tempéré ces ambitions en soulignant qu’une telle transition nécessite du temps, insistant sur l’impératif de stabiliser les agrégats économiques et de consolider le cadre macroéconomique avant toute introduction d’une monnaie nationale.
SOURCE:APANews/APA-Dakar (Sénégal)