RDC : Constant Mutamba démissionne pour affronter la justice

 

Le ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, a présenté sa démission mardi 17 juin afin de comparaître dans une affaire de détournement de fonds publics, a appris APA mercredi de sources médiatiques.

En République démocratique du Congo, le ministre Constant Mutamba démissionne pour comparaître devant la justice qu’il dirigeait. Il doit répondre à des accusations de détournement de 19 millions de dollars destiné à la construction d’un centre pénitentiaire. Agé de 37 ans, l’homme politique a officialisé mardi sa décision lors d’un entretien avec le président Félix Tshisekedi, qui a accepté sa démission.

Selon un de ses proches collaborateurs, Mutamba a fait ce choix afin de « laisser la voie à la justice », dans un geste qu’il veut conforme aux principes de responsabilité publique. Il est visé par une enquête portant sur le détournement présumé de fonds publics destinés à la construction d’une prison à Kisangani, dans le nord-est du pays.

Nommé en mai 2024, le désormais ex-ministre avait, jusqu’au 10 juin, nié toute implication. Dans un communiqué officiel publié à cette date, le ministère de la Justice avait assuré que « les 39 millions de dollars alloués au projet de Kisangani sont toujours bloqués par la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF) et n’ont fait l’objet d’aucun décaissement ni exécution ».

La démission de Mutamba intervient quelques jours après une série d’événements judiciaires : l’Assemblée nationale a levé son immunité parlementaire dimanche dernier, ouvrant la voie à des poursuites. Dans la foulée, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, lui a interdit de quitter la capitale, Kinshasa.

Outre l’accusation de détournement, Mutamba est également poursuivi pour outrage aux institutions, après avoir dénoncé une « conspiration politique » contre lui. Le procureur l’accuse par ailleurs d’avoir procédé à la libération irrégulière de plusieurs détenus, dont certains lourdement condamnés pour meurtre, torture ou vol à main armée.

Paradoxalement, Mutamba s’était distingué ces derniers mois par une ligne dure contre les « kulunas », ces membres de gangs urbains congolais souvent arrêtés puis condamnés à mort. Un contraste saisissant avec les soupçons qui pèsent aujourd’hui sur lui.

Candidat à l’élection présidentielle de 2023, il avait promis, lors de sa nomination au ministère de la Justice, de réformer le secteur judiciaire et de lutter contre la corruption.

ODL/te/Sf/APA

SOURCE: APANews/  APA-Kinshasa (RDC)

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