La mission conjointe d’observation électorale de la Cédéao et de l’Union africaine a publié lundi une déclaration préliminaire notant que le scrutin présidentiel du 25 octobre s’est déroulé dans le calme malgré quelques incidents logistiques.
La mission conjointe d’observation électorale de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union africaine (UA) a salué, lundi, le déroulement globalement satisfaisant de l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire, tout en relevant quelques insuffisances logistiques et irrégularités ponctuelles.
Dans une déclaration préliminaire rendue publique à Abidjan, le chef de la mission, le professeur Oluyemi Oluleke Osinbajo, ancien vice-président du Nigeria, a indiqué que sur les 88 bureaux de vote observés à l’ouverture, 67,79 % ont ouvert à l’heure, tandis que 32,20 % ont accusé des retards de dix minutes à une heure. Ces retards ont été attribués à la livraison tardive du matériel électoral, à l’absence temporaire de certains agents et à des pannes d’équipements biométriques.
Composée de 255 observateurs répartis en 88 équipes à travers les 12 districts administratifs du pays, la mission a visité 1 477 bureaux de vote. Selon son rapport, 92 % des 810 bureaux observés ont connu un déroulement jugé « bon » ou « excellent », tandis que 8 % ont présenté des difficultés liées à l’accès, au secret du vote ou à la gestion des électeurs.
Un incident sécuritaire isolé a toutefois été signalé à Lolobo, dans le district de Yamoussoukro, où une trentaine d’hommes armés ont perturbé le vote dans une école primaire. Le scrutin a été temporairement suspendu avant un retour au calme grâce à l’intervention des forces de sécurité.
La mission note par ailleurs la faible présence des représentants de quatre des cinq candidats – Jean-Louis Billon, Simone Gbagbo, Henriette Lagou et Ahoua Don Mello – dans les bureaux visités, contrairement au candidat Alassane Ouattara, dont les délégués étaient visibles dans la majorité des centres.
Sur le plan de l’accessibilité, environ 25 % des bureaux inspectés présentaient des obstacles pour les personnes à mobilité réduite, tandis que les bulletins tactiles pour malvoyants n’étaient disponibles que dans 12 % des cas. Concernant le dépouillement, 57 % des bureaux ont fermé à l’heure prévue (18h00) et 43 % plus tard, principalement en raison des retards matinaux. Les opérations se sont déroulées dans une atmosphère paisible et transparente, en présence d’agents et d’observateurs.
La mission recommande aux autorités électorales de renforcer la logistique, de prévoir des équipes de remplacement pour les agents absents et d’améliorer l’accessibilité des lieux de vote en prévision des prochaines élections législatives.
Accompagné de Baboucar Blaise Jagne, ancien ministre gambien des Affaires étrangères, et de Mahamat Saleh Annadif, ancien chef de la diplomatie tchadienne, le professeur Osinbajo a appelé les acteurs politiques à faire preuve de retenue et à attendre la proclamation officielle des résultats.
Selon les chiffres provisoires publiés par la Commission électorale indépendante (CEI), sur 8,7 millions d’inscrits, le taux de participation s’élève à 50,10 %, avec 4 187 318 suffrages exprimés. Le président sortant Alassane Ouattara arrive largement en tête avec 89,77 % des voix, suivi de Jean-Louis Billon (3,09 %), Simone Ehivet Gbagbo (2,42 %), Ahoua Don Mello (1,97 %) et Henriette Lagou (1,15 %).
Cette élection, qui opposait cinq candidats validés par le Conseil constitutionnel, constitue un tournant dans la consolidation démocratique du pays après les crises post-électorales de 2010 et 2020.
SOURCE:APANews