Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a été confronté à une situation diplomatique tendue mercredi, lorsqu’au cours d’une rencontre dans le Bureau ovale, son homologue américain Donald Trump a diffusé une vidéo controversée de Julius Malema, chef de l’opposition, tenant des propos virulents à l’encontre de la minorité blanche sud-africaine.
Lors de leur entrevue à Washington, initiative surprenante du pré Trump est survenue peu de temps après que Ramaphosa avait catégoriquement rejeté les allégations de génocide contre les fermiers blancs en Afrique du Sud.
S’appuyant sur des informations qu’il affirme avoir reçues en grand nombre au sujet d’agressions contre des agriculteurs blancs, Trump a demandé à ce que la lumière soit tamisée avant de projeter les images. Les vidéos montraient l’opposant Julius Malema évoquant des occupations de terres et prononçant des discours aux accents révolutionnaires visant explicitement les Sud-Africains blancs.
Cependant, Trump n’a fait aucune mention du contexte plus large de la violence généralisée en Afrique du Sud, qui affecte aussi bien les Noirs que les Blancs, ni de l’héritage douloureux de l’apartheid.
Cette scène tendue faisait écho à une enquête récente d’un journaliste sud-africain sur les efforts déployés pour convaincre l’administration Trump que l’idée d’un génocide blanc relevait du mythe. Ramaphosa a alors suggéré que le président américain prête une oreille attentive aux voix sud-africaines, y compris à celles de ses amis blancs figurant dans la délégation sud-africaine.
Ce choix stratégique a joué en faveur de Ramaphosa : aux côtés du président figuraient notamment le milliardaire Johann Rupert et les célèbres golfeurs Ernie Els et Retief Goosen, tous proches de Trump. Ils ont appuyé les propos du président sud-africain, affirmant qu’aucun génocide ciblant les Blancs n’avait lieu dans leur pays.
Malgré l’incident, Ramaphosa a rassuré la presse en affirmant que ce sujet n’avait pas monopolisé les échanges avec Trump. Selon lui, les discussions ont porté en priorité sur les conflits en Afrique et en Europe de l’Est, les relations commerciales et les opportunités de coopération bilatérale.
Les deux chefs d’État n’ont toutefois pas abordé le dossier sensible de l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice.
« Notre objectif en venant ici était de redonner un nouvel élan aux relations entre nos deux pays, parfois mises à mal par certaines incompréhensions ou différends, notamment sur des questions internationales comme l’Ukraine ou la Russie », a expliqué Ramaphosa.
Il a également mis l’accent sur l’importance d’un renforcement des investissements américains en Afrique du Sud et d’une approche plus constructive dans les échanges commerciaux.
L’une des avancées marquantes de cette visite a été l’annonce de la participation de Donald Trump au prochain sommet du G20, un signal fort selon Ramaphosa pour le dialogue économique mondial.
En conclusion, le président sud-africain a qualifié la rencontre comme un pas important vers un rapprochement diplomatique, affirmant que les deux nations étaient convenues de maintenir un dialogue ouvert sur les questions économiques et stratégiques.
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Source: APANEWS