Le Maroc franchit une nouvelle étape dans sa lutte contre la pollution industrielle en établissant, pour la première fois, des plafonds sectoriels obligatoires pour les émissions atmosphériques issues des unités de production d’engrais chimiques.
Une décision du ministère marocain de la Transition énergétique et du Développement durable, signée par la ministre Leïla Benali, fixe désormais des limites précises pour les émissions de poussières, d’ammoniac (NH₃) et de fluorure d’hydrogène (HF), conformément au décret n° 2.09.631 de 2010 relatif aux polluants atmosphériques.
Le texte distingue les installations selon leur date de mise en service. Celles construites après 2015 doivent respecter des normes plus strictes. Par exemple, la concentration maximale autorisée de poussières est de 50 mg/Nm³ pour les nouvelles installations, contre 100 mg/Nm³ pour les plus anciennes. Pour l’ammoniac, les seuils sont fixés à 50 mg/Nm³ pour les sites récents et 60 mg/Nm³ pour les anciens. Le fluorure d’hydrogène, quant à lui, est limité à 5 mg/Nm³ pour les nouvelles unités, contre 10 mg/Nm³ pour les anciennes.
Le cadre réglementaire introduit également une méthode de contrôle reposant sur des moyennes pondérées. Les émissions sont jugées conformes si 95 % des mesures réalisées sur une campagne annuelle respectent les seuils établis. Par ailleurs, les moyennes mensuelles et annuelles doivent respecter les normes sans exception.
Le ministère souligne que cette initiative vise à assurer un suivi continu, indépendant et scientifiquement fondé des émissions industrielles, conformément aux articles 5 et 16 du décret de 2010, qui autorisent la fixation de normes spécifiques par secteur.
La publication prochaine de cette décision au Bulletin officiel viendra renforcer la stratégie nationale de réduction de la pollution industrielle, en ciblant un secteur reconnu parmi les plus polluants du pays.
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Source: APANEWS