Nouvelle plainte en Belgique contre le général Ndaywell. Un ministre du gouvernement Tshisekedi est aussi visé Une citoyenne américaine a déposé plainte à Bruxelles auprès du procureur fédéral pour avoir été enlevée et séquestrée à Kinshasa. « Ils m’ont enlevé pendant 45 jours. Je n’ai pu contacter personne. Ni mes enfants, ni mon père ne savaient ce que j’étais devenue. Aucun dossier n’a été ouvert à mon nom. Je n’ai jamais été entendue. Ils m’ont brisé psychologiquement», explique au téléphone Gisèle (son nom de famille est préservé à la demande d’un de ses avocats), une Américaine d’origine congolaise qui vient de déposer plainte en Belgique. La plainte cible le général Christian Ndaywall, ancien chef du renseignement militaire (Demiap) devenu commandant en chef des Forces terrestres de l’armée congolaise, et Patrick Muyaya, ministre de la Communication du gouvernement Tshisekedi. Les plaintes se succèdent Le général Ndaywell, de nationalité belge, collectionne les plaintes auprès du parquet fédéral belge. A Bruxelles, des plaintes ont notamment déjà été introduites contre lui pour l’assassinat à Kinshasa de l’opposant politique Chérubin Okende, pour la mort en détention du major Thomas Ndizeye. un officier tutsi congolais affecté à la police judiciaire de Goma (Nord-Kivu) arrêté le 28 mars dernier et décédé le 14 mai à la suite de mauvais traitements infligés par les hommes de la Demiap. Des plaintes ont encore notamment été déposées contre lui à Bruxelles par les opposants Salomon Kalonda et Franck Diongo, tous ddeux détenus illégalement à la Demiap. Gisèle est la première femme a déposé plainte contre le général. « Mais je ne suis pas sa seule victime au féminin », explique-t-elle, depuis les États-Unis où elle a aussi déposé plainte contre le général et contre le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. « J’ai vu d’autres femmes détenues dans l’hôtel Castello où j’étais séquestrée, à la Gombe, près du quartier GB» (un hôtel qui fut un temps la propriété d’un Belge avant d’être racheté par Corneille Nangaa et finalement confisqué par les autorités congolaises après que M. Nangaa a lancé son mouvement rebelle de l’Alliance Fleuve Congo en décembre 2023, NdlR). « L’endroit est devenu une sorte de prison VIP de la Demiap. Un lieu de débauche aussi. J’ai vu comment des gens y meurent, comment les corps sont emportés. Là, des femmes souffrent tous les jours. Moi, j’ai pu sortir, j’ai pu revenir aux États-Unis. Je veux être la voix de toutes ces femmes sans voix. Je veux aussi défendre la cause des swahilophones qui sont marginalisés par ce régime», poursuit Gisèle qui explique dans sa plainte qu’elle a entretenu une liaison avec Patrick Muyaya de 2017 à 2021 (« je l’ai même soutenu financièrement pendant sa campagne électorale », dit-elle au téléphone). Une rupture qui ne passe pas La plaignante explique avoir mis un terme à cette relation en décembre 2021, ce que n’aurait pas apprécié son compagnon devenu ministre de la Communication du gouvernement Tshisekedi. Selon la plainte, le ministre aurait cloné son téléphone, il se serait montré insistant et même menaçant. « Je ne pensais pas pouvoir être arrêtée. Je n’ai commis aucun délit, aucun crime. Pourtant, le 30 septembre 2024, un colonel de la Demiap a fait irruption dans mon bureau. J’ai été emmenée de force. Je me suis retrouvée dans le bureau de cet officier avant de passer dans celui du général Ndaywell. Alors qu’on avait évoqué de prétendues relations avec Corneille Nangaa et l’AFC pour justifier mon arrestation, le général m’a uniquement questionné sur les raisons de ma rupture avec le ministre Muyaya. » Gisèle, représenté en Belgique par l’avocat Bernard Maingain et en Amérique par son confrère René Saint Fort, explique encore que ses deux téléphones lui ont été confisqués « et toujours pas rendus », qu’elle a été coupée du monde, qu’elle a subi les avances sexuelles appuyées du général Ndaywell. «L’ambassadrice américaine, Mme Lucy Tamlyn, a rencontré le général Ndaywell, quand celui-ci recevait une distinction à l’ambassade de France. Elle lui a parlé de ma disparition. Il a répondu qu’il n’était au courant de rien, qu’il ne me connaissait pas alors que c’était lui le responsable de ma séquestration ». Selon la plaignante, le général agissait « à la demande Patrick Muyaya. il ne l’a pas caché ». L’inquiétude de l’ambassade américaine « Après 45 jours de détention, d’isolement et de pressions psychologiques, j’ai été remise en liberté le 22 novembre. Je me suis rapidement rendue à l’ambassade des États-Unis où la consule, Stéphanie Porter, m’a expliqué toutes les recherches menées par les services de l’ambassade pour tenter, en vain, de me retrouver. Je cite les noms des représentants de l’ambassade, ils pourront tous confirmer ma version ». Joint par téléphone à Kinshasa, le ministre de la Communication, Patrick Muyaya n’a pas souhaité réagir. Dans son entourage, cette affaire est présentée comme un vaste complot visant à l’affaiblir dans le cadre du front diplomatique qu’il tient contre l’agression rwandaise. « Je n’ai évidemment plus aucune confiance dans les services congolais. Je sais qu’ils vont tout faire pour me discréditer. C’est pour cela que je me tourne vers la Belgique après avoir déposé plainte aussi aux États-Unis. Je veux que les responsables soient poursuivis ? Qu’ils sachent qu’ils ne peuvent pas kidnapper, torturer ou tuer des personnes sans avoir à répondre de leur geste », conclu, de son côté, Gisèle.

Read more

Par Jean-Jacques Lumumba, Président du Conseil d’administration de l’Asbl Ma banque, un droit Depuis près de deux ans, notre association entend faire connaître et reconnaître l’importance des services bancaires et favoriser l’accès à ces services dans le respect des droits fondamentaux et sans discrimination. En ce moment post électoral où la formation du gouvernement est en cours en Belgique, nous venons auprès de votre haute personnalité pour remettre ce sujet prioritaire pour plusieurs milliers de personnes vivant à travers le monde et ayant un lien économique avec la Belgique dans les dossiers importants qui devraient être pris en compte dans le programme du nouveau gouvernement. En effet, vivre en 2023 sans compte bancaire est impossible. L’Asbl Ma banque, un droit entend faire connaître et reconnaître l’importance des services bancaires et favoriser l’accès à ces services dans le respect des droits fondamentaux et sans discrimination. L’accès à des services bancaires est indispensable à l’exercice normal de nombreuses activités de base de la vie quotidienne : perception d’indemnités, de salaires, paiements divers, de nature privée ou professionnelle, voire publique (taxes ou impôts). Or, de plus en plus d’usagers de services bancaires sont confrontés à des ruptures unilatérales de leur relation bancaire de la part d’établissements belges ou à un refus d’accès aux services bancaires en Belgique. Les personnes concernées se voient ainsi entravées dans l’exercice de leurs droits fondamentaux, qu’il s’agisse des droits économiques ou sociaux ou du droit à la vie privée et familiale. Les établissements bancaires qui procèdent à ces ruptures unilatérales invoquent les contraintes toujours croissantes que leur impose la réglementation en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ; combat légitime et nécessaire que nous soutenons sans réserve.. Mais, dans la réalité, celles et ceux qui se retrouvent exclus des services bancaires sont rarement des terroristes ou des criminels. Dans de très nombreux cas, ils ou elles ont pour seul tort de présenter un lien (de résidence, de nationalité ou d’activités économiques par exemple) avec un pays ou une région considérée a priori comme suspecte par la banque, qui préfère alors se défaire d’un client ou le refuser : c’est ce qu’on appelle les politiques de derisking. Le hic : la personne concernée n’a aucun moyen de faire valoir sa bonne foi, ni de démontrer l’absence totale d’activités illégales ou même suspectes dans son chef. Sous couvert de liberté contractuelle pure et dure, et donc sans la moindre explication, elle est invitée à aller voir ailleurs. Interpellés par des victimes de ces pratiques, les fondateurs de l’Asbl ont constaté que ces ruptures interviennent fréquemment en raison d’un lien avec un pays d’Afrique ce qui, au-delà du caractère injustifié de cette politique au regard des risques évoqués, la rend également potentiellement discriminatoire. Ces pratiques entravent en outre sérieusement le développement des relations économiques de la Belgique avec le continent africain, ceci alors même que les relations diplomatiques s’intensifient, ce qui est incontestablement dommageable pour les autorités et les entreprises belges. L’Asbl Ma Banque, un droit porte depuis plusieurs mois la voix de ces personnes privées d’accès aux services bancaires et permettre l’émergence de solutions pratiques acceptables. Elle souhaite favoriser à cette fin un dialogue constructif entre tous les acteurs concernés – clients, organismes bancaires et pouvoirs publics – afin de garantir pour tous et toutes, sans discriminations, l’exercice effectif des droits et libertés, notamment économiques. Nous souhaitons vivement que le prochain gouvernement fédéral puisse prendre les initiatives nécessaires sur cette question qui, comme vous l’aurez compris, n’est pas sans conséquences sur les droits fondamentaux de milliers de personnes de nationalité belge ou autres. Vous disposerez de plus d’informations encore en consultant notre site : https://mabanqueundroit.com/ La sensibilisation de chacun des partis de la nouvelle majorité fédérale à cette question est fondamentale. Nous sommes à la disposition de chacun d’entre eux pour vous expliquer plus en détail les questions qui se posent et lees idées de solution que nous pourrions contribuer à mettre en avant. Nous souhaiterions également pouvoir exposer cette problématique au futur ministre des Finances et ou de l’Economie. Dans l’espoir que notre demande soit entendue, nous vous prions de croire, Monsieur le Formateur, à l’assurance de notre haute considération.

Read more