Grâce à des investissements ciblés, une position géographique stratégique et une montée en gamme de son tissu industriel, le Maroc s’affirme comme un acteur central des chaînes de valeur internationales. C’est ce que souligne un rapport 2025 de Germany Trade & Invest (GTAI), l’agence allemande rattachée au ministère fédéral de l’Économie.
Longtemps perçu comme un simple site de sous-traitance, le Royaume s’impose désormais comme un hub industriel intégré, compétitif et résolument tourné vers l’export, en particulier vers l’Europe. GTAI qualifie le pays de « pilier de l’industrialisation » en Afrique et dans la région méditerranéenne.
Cette montée en puissance repose sur des atouts structurels : une proximité immédiate avec l’Europe, des coûts de production compétitifs, une main-d’œuvre de plus en plus qualifiée, ainsi qu’un vaste réseau d’accords commerciaux, notamment avec l’Union européenne, les États-Unis et plusieurs pays africains.
Parmi les secteurs moteurs, celui des batteries électriques occupe une place de choix. Le Maroc a inauguré six usines dans ce domaine, la plupart financées par des groupes chinois. Le projet emblématique de Gotion High-Tech, près de Kénitra, prévoit une production de 100 GWh pour alimenter les véhicules électriques du groupe Volkswagen. D’autres entreprises, comme LG Energy Solution, s’intéressent également à l’extraction de minerais critiques, consolidant ainsi la position du pays dans la chaîne d’approvisionnement des technologies vertes.
Entre 2022 et 2024, 79 nouveaux projets industriels ont vu le jour au Maroc, selon les données de GTAI. Deux secteurs en particulier concentrent l’essentiel des investissements étrangers : l’automobile, avec plus de 230 entreprises (Faurecia, Bosch-Rexroth, Leoni), et l’aéronautique, avec environ 150 structures, dont des firmes allemandes telles que Masterflex ou Böllhoff.
Les infrastructures du Royaume jouent un rôle clé dans cette dynamique. Des ports performants, des aéroports modernes et la ligne à grande vitesse entre Tanger et Casablanca facilitent les échanges. L’extension prévue vers Agadir et les interconnexions aéroportuaires renforcent ce réseau. Par ailleurs, les Zones d’Accélération Industrielle (ZAI) et Casablanca Finance City, qui accueille désormais des institutions comme la Commerzbank, viennent appuyer la stratégie de développement industriel.
Le ferroviaire est également mobilisé. L’ONCF intègre des clauses de contenu local dans ses marchés, encourageant l’implantation d’usines de production et de maintenance. Le secteur maritime, quant à lui, fait l’objet de plans visant la création de chantiers navals et d’une flotte nationale pour soutenir notamment les activités halieutiques.
Malgré ces succès, le taux de chômage reste élevé, à 13 %. Pour y remédier, les autorités ont mis en œuvre une nouvelle Charte de l’investissement incluant des mesures incitatives : exonérations fiscales, subventions à l’installation, et programmes de formation adaptés aux besoins industriels.
Le rapport de GTAI est clair : grâce à sa stabilité politique, à son cadre macroéconomique solide et à son attractivité pour les entreprises, le Maroc est désormais un partenaire industriel crédible et stratégique pour l’Europe, notamment dans les domaines de la transition énergétique, des mobilités durables et de l’industrie verte.
MK/te/APA
Source: APANEWS