Les communautés villageoises d’Eloka, Elokato, Elokate et M’Batto Bouaké ont annoncé ce mercredi 21 mai 2025 à Bingerville, un point de presse pour annoncer le report d’une marche pacifique initialement prévue pour protester contre contre « une spoliation de leurs terres ancestrales » .
« L’origine du conflit remonte à 1928, lorsque la Société des Plantations de l’Afrique de l’Ouest (SPAO), sous administration coloniale, a réquisitionné les terres des villages concernés à des fins agricoles, sans indemnisation ni reconnaissance des droits coutumiers. Après l’indépendance, ces terres ont été exploitées par certaines entités étatiques jusqu’en 1996, toujours sans compensation pour les communautés locales » a révélé Raoul Boka, secrétaire général du foncier du village d’Eloka.
En 2008, suite à des manifestations des populations, un accord a été signé entre les villages et la société palmafrique, prévoyant une redevance annuelle de cinq millions de FCFA par village.
« Cependant, en mars 2023, le Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme a procédé à la radiation de la clause d’usage rural sur 23 392 828 m² de terrain à Elokato et M’Batto Bouaké, sans consultation des propriétaires coutumiers. Par la suite, en septembre et octobre 2023, 19 179 200 m² de ces terres ont été affectés à la SCI palmafrique Immobilier, une société privée créée en 2023 », a indiqué Raoul Boka.
Selon lui, face à cette situation, une marche pacifique avait été prévue pour protester contre la spoliation des terres. Cependant, après des discussions avec les autorités préfectorales, notamment le Sous-Préfet, et les forces de l’ordre, les organisateurs ont décidé de reporter la manifestation afin de privilégier le dialogue et la paix sociale. Le Sous-Préfet a assuré qu’une rencontre avec le Ministre serait organisée dans les plus brefs délais pour examiner le dossier.
Les populations des villages concernés formulent les demandes suivantes : La restitution immédiate et sans condition de leurs terres coutumières occupées par ladite société ; la suspension de toutes les activités de la société sur ces terres jusqu’à la résolution complète du différend; l’annulation des courriers ministériels affectant les terres à la SCI palmafrique Immobilier; la reconnaissance officielle des droits coutumiers des villages sur ces terres, la réparation intégrale des préjudices matériels et moraux subis par les communautés villageoises; les communautés appellent l’ensemble des citoyens, leaders d’opinion, juristes et journalistes à se mobiliser pour la sauvegarde des droits fonciers des peuples autochtones.
Fn
Source:news.abidjan.net