Mali: protection aérienne anti-jihadiste d’un convoi de carburant

 

Les forces armées maliennes ont mené ce jeudi 6 novembre 2025 des frappes aériennes en appui à un convoi de carburant sur l’axe Kadiana–Bougouni.

Un communiqué de l’État-Major malien fait état de frappes « réussies » contre des positions identifiées comme terroristes à Donièna, Kouen et Bessina, dans le cercle de Kolondièba, région de Sikasso, zone charnière des corridors venant de Côte d’Ivoire et de Guinée. L’objectif affiché est de couvrir l’acheminement des camions-citernes et d’assurer la continuité de l’approvisionnement en hydrocarbures. Cette opération intervient alors que le pays subit depuis début septembre une pénurie aggravée par un blocus imposé aux importations de carburant.

Depuis début septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaida, a annoncé un blocus visant le diesel et l’essence entrant au Mali et multiplie les attaques contre les convois. Le 15 septembre, des dizaines de camions-citernes ont été brûlés lors de l’attaque d’un convoi de plus de 100 véhicules, événement qui a marqué une escalade et accentué les ruptures à la pompe.

Les effets se mesurent à Bamako et en régions par des files d’attente prolongées et des fermetures temporaires de stations-service. Plusieurs reportages et dépêches ont documenté ces pénuries et la mise en place d’escortes pour tenter de sécuriser l’entrée des produits pétroliers, tandis que des centaines de camions sont restés bloqués aux frontières.

Sur le plan sécuritaire, des analyses convergentes décrivent une stratégie de pression économique du JNIM contre l’État malien, avec des actions coordonnées le long des routes d’importation. Ces évaluations, publiées entre fin octobre et début novembre, soulignent que la perturbation des flux de carburant constitue un levier central de la campagne actuelle des groupes armés.

Dans ce contexte, les frappes aériennes annoncées le 6 novembre s’inscrivent dans une série de mesures visant à réduire le risque d’interruption des convois. La région de Sikasso, frontalière de la Côte d’Ivoire et proche de grands axes d’importation, est devenue un point de vigilance particulier pour l’escorte et la surveillance aérienne des camions-citernes.

Les autorités affirment vouloir stabiliser l’approvisionnement sur l’ensemble du territoire, alors que la hausse des coûts de transport et les ruptures ponctuelles affectent l’activité économique et les services publics. D’ailleurs, à cause de cette situation, les autorités maliennes ont adopté des mesures d’urgence, dont la fermeture temporaire d’écoles liées aux difficultés de mobilité du personnel et des élèves, depuis le 27 octobre 2025 pour une durée de deux semaines.

SOURCE : APA News/MD/Sf/BAMAKO (MALI)

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