Dans un nouveau communiqué, l’Éthiopie accuse l’Égypte de bloquer tout processus de dialogue autour du Nil et du Grand barrage de la Renaissance (GERD), tout en dénonçant ce qu’elle décrit comme une stratégie « héritée de l’époque coloniale » et des tentatives de déstabilisation dans la Corne de l’Afrique.
L’Éthiopie a accusé l’Égypte de « rejeter catégoriquement tout dialogue et toute négociation » concernant les eaux du Nil et le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD).
Dans un communiqué publié mercredi, le ministère éthiopien des Affaires étrangères a affirmé que l’Égypte évitait délibérément les négociations sur le GERD, cherchant ainsi à attiser les tensions dans la région.
Selon Addis-Abeba, Le Caire « s’accroche à des traités datant de l’époque coloniale » et invoque de manière répétée ses prétendus « droits historiques » sur les eaux du fleuve. « Il est temps d’abandonner cette stratégie obsolète qui n’a jamais intimidé l’Éthiopie », ajoute le ministère.
L’Éthiopie accuse également l’Égypte de mener depuis longtemps une campagne visant à déstabiliser la Corne de l’Afrique, en affirmant que les autorités égyptiennes « mènent une campagne de déstabilisation… centrée sur l’Éthiopie, mais pas exclusivement ».
Le ministère rappelle que l’Éthiopie reste ouverte à des solutions « mutuellement avantageuses » reposant sur l’équité et la justice, tout en défendant fermement son droit d’utiliser le fleuve Abbay (Nil Bleu) pour les besoins des générations actuelles et futures.
Soulignant son engagement historique envers le panafricanisme et son soutien aux luttes anticoloniales, Addis-Abeba insiste sur le fait que l’Éthiopie, « nation de civilisations anciennes et forte d’une longue tradition de solidarité africaine », ne saurait accepter « les vestiges du colonialisme » auxquels Le Caire resterait attaché.
Le fleuve Abbay, qui prend sa source dans les hauts plateaux éthiopiens, contribue à environ 86 % du débit du Nil. Son bassin versant représente 70 % des eaux de surface du pays. L’Éthiopie affirme ainsi disposer, au même titre que les autres États riverains, du droit d’exploiter cette ressource naturelle.
SOURCE : APA News/MG/abj/fss/ac/-Addis Abeba ( Ethiopie)