Au Tchad, la vie politique a basculé le 31 octobre 2025 : les formations membres du Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) ont annoncé leur retrait collectif de la scène nationale.
Lors d’une cérémonie sobre mais hautement symbolique, les partis ont fermé leurs sièges et apposé des scellés aux portes. Sur plusieurs façades, des banderoles noires affichaient l’inscription « Mort de la démocratie au Tchad ».
Vêtus de noir pour marquer le deuil des libertés politiques, les représentants du GCAP ont voulu dénoncer ce qu’ils estiment être une régression démocratique et une montée des pressions sur les acteurs politiques et sociaux.
« Nous ne pouvons plus continuer à faire semblant de participer à un jeu politique où les règles sont dictées par la force et non par la loi », a déclaré Dr Ibrahim Koursami, porte-parole du GCAP.
Le geste n’est pas une surprise totale : le 22 octobre 2025, le GCAP avait déjà menacé de se retirer si la situation n’évoluait pas, dénonçant violations des droits de l’homme, arrestations arbitraires et intimidations ciblant leaders d’opinion et partis d’opposition.
Selon des sources proches du regroupement, l’absence de réaction du gouvernement et la poursuite des pressions ont conduit à la décision finale.
Un climat politique de plus en plus tendu
Depuis plusieurs mois, tensions et blocages caractérisent les relations entre le pouvoir et l’opposition.
Le départ du GCAP — qui regroupe plusieurs formations influentes — risque de déséquilibrer le paysage politique et de fragiliser la participation pluraliste lors des prochaines échéances électorales.
Quelle suite pour la démocratie au Tchad ?
Pour de nombreux observateurs, la démarche du GCAP est un signal d’alarme sur l’état de la démocratie dans le pays. Les dirigeants du regroupement affirment toutefois ne pas renoncer à la lutte politique : ils annoncent qu’ils poursuivront leurs actions par d’autres moyens, notamment des initiatives citoyennes pacifiques destinées à « restaurer la démocratie et l’État de droit ».
Max Kemkoye, membre du GCAP, a par ailleurs promis d’intensifier la pression sur la scène internationale pour isoler le gouvernement : « Le GCAP s’y emploiera inlassablement à l’international… ce masque derrière lequel ils se sont longtemps abrités, GCAP va le faire tomber pour compter de demain jusqu’à l’écroulement du système », a-t-il déclaré.
L’impact réel de ce retrait reste à observer : tout dépendra des réactions du gouvernement, des mobilisations internes et du degré de soutien national et international dont bénéficieront les différentes forces en présence.
SOURCE : APA News/CA/te/ N’Djamena (Tchad)