Selon une enquête, les citoyens africains voudraient que leurs pays aient une influence plus grande dans le monde ; ils ont plutôt une bonne opinion de l’Union africaine.
Sept Africains sur dix jugent que les pays africains devraient avoir une plus grande influence dans la prise de décision des organismes internationaux tels que les Nations unies. Tel est le résultat d’une enquête conduite par l’institut Afrobarometer conduite dans une trentaine de pays africains.
Une majorité de citoyens estiment que les besoins et les intérêts de leur pays sont suffisamment pris en compte dans les décisions de l’Union Africaine et de leurs organisations économiques régionales comme la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ou l’Union du Maghreb arabe). Une majorité d’entre eux perçoivent l’influence économique et politique de l’UA comme positive.
La majorité des Sénégalais estiment que le pays se dirige « dans la bonne direction » mais affichent une perception plus nuancée de la situation économique nationale actuelle.
Les perceptions positives de l’influence économique et politique de la Chine, des organisations régionales africaines, des États-Unis, de l’Union européenne, des anciennes puissances coloniales, de l’Inde et de la Russie l’emportent également sur les perceptions négatives, même si une grande partie des Africains ne prennent pas position sur cette question.
L’institut de sondages retient comme résultat clé qu’en moyenne, à travers trente pays africains, 71 % des citoyens estiment que les pays africains devraient avoir une plus grande influence dans la prise de décision des organismes internationaux tels que les Nations unies. Les majorités sont « tout à fait » en accord avec ce point de vue en Tunisie (57 %) et au Sénégal (54 %).
La majorité des personnes interrogées estiment que les besoins et les intérêts de leur pays sont suffisamment reconnus dans la prise de décision de l’Union africaine (57 %) et de leur communauté économique régionale.
Plus de la moitié (55 %) des Africains considère l’influence économique et politique de l’Union africaine comme positive, notamment une large majorité en Gambie (66 %), en Côte d’Ivoire (68 %), en Mauritanie (69 %), au Cameroun (62 %), à Maurice (61 %), au Maroc (61 %) et au Gabon (60 %). Seuls 14 % considèrent son influence comme négative, bien que les critiques soient beaucoup plus fréquentes au Mali (34 %), au Congo-Brazzaville (30 %) et en Guinée (30 %).
Six Africains sur dix considèrent l’influence économique et politique de la Chine sur leur pays comme positive (60 %), dépassant les perceptions positives de l’influence de leur organisation régionale (57 %), des Etats-Unis (53 %), de l’Union européenne (49 %), de leur ancienne puissance coloniale (41 %), de l’Inde (38 %) et de la Russie (36 %).
Cela posé, une grande partie des Africains ne voient aucune influence positive ou négative ou disent qu’ils « ne savent pas » ou refusent de répondre à la question, allant de 21 % pour la Chine à 42 % pour l’Inde.
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En bref
Le Sénégal dans la bonne direction
La majorité des Sénégalais estiment que le pays se dirige « dans la bonne direction », selon la plus récente enquête Afrobarometer au Sénégal. Selon l’institut, cet optimisme contraste avec les perceptions plus nuancées de la situation économique nationale actuelle.
Près de la moitié des citoyens considèrent cette situation comme étant mauvaise, même si quatre sur dix la perçoivent comme bonne. En ce qui concerne leurs conditions de vie personnelles, un peu plus de la moitié des citoyens déclarent qu’elles sont bonnes.
L’enquête souligne que derrière cet équilibre fragile se cache une préoccupation majeure : la cherté de la vie. En effet, près de six citoyens sur dix identifient l’augmentation du coût de la vie comme le problème le plus important du pays, suivi par la santé et le chômage, soulignant ainsi les pressions quotidiennes qui pèsent sur les ménages.
Au total, les deux tiers (67 %) des Sénégalais considèrent que leur pays se dirige dans la bonne direction ; ils n’étaient que 29 % en 2022. En 2025, ils sont 31 % à estimer que le Sénégal ne prend pas la bonne direction, contre 71 % en 2022.
Près de la moitié (47 %) estime que la situation économique actuelle du Sénégal est mauvaise, bien que 52 % des répondants déclarent que leurs conditions de vie actuelles sont bonnes. L’augmentation du coût de la vie constitue donc le problème le plus important du pays aux yeux des Sénégalais ; la santé est citée en deuxième position (52 % des répondants), devant le chômage, évoqué par 38 % des personnes interrogées. L’insécurité est citée par 23 % des répondants, devant l’accès à l’électricité (19 %) et à l’eau (19 %) et la question de l’éducation (16 %).
@NA
Source: NewAfrican/Le Magazine de l’Afrique