À quelques semaines des élections législatives prévues le 27 décembre 2025, la porte-parole de la Coalition pour l’Alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), Mme Danièle Boni-Calverie, présidente de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), a fait des déclarations fortes sur la situation politique dans le pays. Pour elle, la récente présidentielle aurait dû marquer une étape de célébration démocratique, mais les événements survenus ont démontré que le cycle de violences et d’exclusions se poursuit.
« La présidentielle, 65 ans après l’indépendance de notre pays, aurait dû être une célébration de la démocratie, mais le cycle maléfique ne s’est pas interrompu : des personnes décédées, des arrestations arbitraires en grand nombre, des familles meurtries, des opposants qu’on essaie de museler et une jeunesse désabusée dans son espoir de changement », a déclaré Mme Danièle Boni-Claverie.
La réalité derrière les chiffres
Mme Boni-Calverie a rappelé que derrière les chiffres se cachent des vies brisées et des destins interrompus. Les événements tragiques de Nahio, qui ont fait 23 victimes, en sont un exemple douloureux.
Dans ce contexte, la CAP-CI réaffirme qu’une paix durable ne peut s’installer que si la justice est respectée et que la démocratie retrouve son sens véritable : le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Fidèle à son idéal de réconciliation et de démocratie apaisée, la coalition laisse à ses partis membres la liberté de décider de participer ou non aux élections législatives.
Les partis qui choisissent de participer estiment qu’il est crucial d’occuper le terrain politique et de faire entendre la voix du peuple, même au sein d’institutions imparfaites
Cette position traduit la volonté de la CAP-CI de privilégier la diversité des stratégies dans un contexte politique tendu. Les partis qui choisissent de participer estiment qu’il est crucial d’occuper le terrain politique et de faire entendre la voix du peuple, même au sein d’institutions imparfaites. Pour eux, l’Assemblée nationale reste un espace de résistance et d’expression où les intérêts des citoyens doivent continuer à être portés, malgré les contraintes du système.
À l’inverse, ceux qui ont opté pour la non-participation dénoncent un processus électoral jugé verrouillé et biaisé, la perspective d’un quatrième mandat anticonstitutionnel et la confiscation de la volonté populaire. Selon eux, les méthodes employées par la Commission Électorale Indépendante (CEI) sont incompatibles avec les principes démocratiques. La lutte continue donc, mais sous des formes adaptées à cette réalité politique, avec la conviction que le changement nécessite une mobilisation constante et réfléchie.
L’opposition reste unie autour d’objectifs communs
Malgré ces divergences tactiques, l’opposition reste unie autour d’objectifs communs. Tous partagent la même vision de l’avenir immédiat du pays : dire non à la résignation, non au silence et non à la manipulation. La CAP-CI souligne que la division n’affecte pas l’opposition ; elle réside plutôt dans le fossé grandissant entre le peuple et le pouvoir, perçu comme peu attentif aux souffrances et aux aspirations des citoyens.
Dans ses déclarations, la CAP-CI a également présenté ses condoléances aux familles des victimes et lancé un appel aux autorités pour la libération des prisonniers politiques, notamment des enfants âgés de 10 à 13 ans. Elle exhorte également à garantir la liberté d’expression et à ouvrir un dialogue national véritablement inclusif, afin de restaurer la confiance des Ivoiriens en leur pays.
Nous sommes unis dans nos différences et fidèles à nos engagements communs
Mme Boni-Calverie conclut sur une note d’espoir et d’engagement : « La flamme du changement s’est allumée dans le cœur de nos concitoyens. L’opposition ne porte pas seulement la colère du peuple, mais aussi son espérance. Nous sommes unis dans nos différences et fidèles à nos engagements communs. Continuons à marcher avec courage et détermination vers une Côte d’Ivoire réconciliée, en paix, libre et souveraine. »
Ainsi, à l’approche des législatives, la CAP-CI mise sur la diversité des stratégies comme un outil pour maintenir la mobilisation citoyenne et rappeler que la démocratie ne peut se résumer à des chiffres. Pour la coalition, il s’agit avant tout de donner une voix à ceux qui souffrent, de défendre la justice et de préparer le terrain pour un avenir politique plus transparent et inclusif. La coalition reste donc attentive et déterminée, convaincue que l’unité dans la diversité est la clé pour faire entendre la voix du peuple ivoirien.
SOURCE :LINFODROME PAR Adolphe ANGOUA