Le Sahara marocain, un enjeu économique

La ville de Dakhla et le Sahara marocain se présentent comme une terre d’opportunités et une porte d’entrée économique et énergétique vers l’Afrique de l’Ouest.

En partenariat avec l’Institut culture africain (ICA) présidé par Areh Ahmed Farah, le consulat général du Royaume du Maroc à Bordeaux a organisé une conférence, le 2 mai 2025, en marge de la présentation de l’ouvrage Le Sahara marocain, Terre de lumière et d’avenir, de l’universitaire Jean-Marie Heydt.

« Le Sahara marocain n’est pas seulement une région au sud du Royaume, il est aujourd’hui un carrefour stratégique en pleine transformation, où se croisent les ambitions de développement durable, de coopération Sud Sud et d’intégration régionale dans un esprit de solidarité, de co-développement et de respect mutuel, fidèle à l’ambition royale d’une Afrique maîtresse de son destin », a souligné Nouzha Sahel, consule générale du Maroc à Bordeaux.

« La montée en puissance de Dakhla, comme hub multidimensionnel offre une opportunité unique aux investisseurs nationaux et internationaux, en phase avec les ambitions royales et les attentes des partenaires africains et européens. »

Rappelant la dynamique que connaissent aujourd’hui les provinces du Sud et les opportunités d’investissement, la diplomate met en avant la stratégie atlantique qui vise à connecter le Royaume et l’Afrique de l’Ouest, du Sahel à l’océan Atlantique, en faisant du Sahara marocain une porte d’entrée logistique, permettant « même la consolidation de son statut de hub régional énergétique et économique ».

Cette conférence a permis de s’arrêter sur l’apport de la diplomatie des territoires et
le rôle de la « coopération décentralisée » comme instrument à mettre à profit pour créer des ponts d’échange ; « de nouveaux partenariats avec les provinces du Sud, entre Bordeaux, la région de la Nouvelle Aquitaine et le Maroc seraient possibles dans le même élan de cette dynamique », a expliqué la consule générale.

 

De région à région
Pour sa part, Alain Dupouy, président du club Objectif Afrique Avenir « O2A » et ancien élu bordelais en charge des relations avec l’Afrique, a partagé son expérience africaine pour une collectivité locale. Il est intervenu notamment pour rappeler que « si les États ont besoin de plus de temps pour s’engager, les régions, les villes, ont démontré qu’elles avaient la capacité de développer des coopérations décentralisées, et donc des partenariats utiles, au-delà des relations internationales inter-étatiques ».

C’est dans ce sens qu’il encourage les grandes régions et les provinces du Sud « à poursuivre la coopération avec les pays africains notamment de l’Ouest, francophones y compris pour ceux du Sahel, pour faciliter des relations partenariales entre France et pays africains ». De son côté, le Maroc constitue « une porte d’entrée, un pont, une transmission, en faisant ressortir des intérêts mutuels en matières culturelle, touristique, universitaire et économique », a précisé Alain Dupouy.
À la lumière de son livre, Jean-Marie Heydt a proposé à l’auditoire un témoignage de la réalité du terrain. Il a fait part d’une « authenticité essentielle du quotidien », invitant à découvrir « un Sahara marocain, dynamique, profondément enraciné dans son identité et résolument tourné vers l’Afrique ».

Il a également évoqué l’essor économique des provinces du Sud ainsi que « le rôle central qu’elles jouent pour la mise en œuvre d’un projet africain planétaire et civilisationnel »
À l’égard de l’Afrique subsaharienne, « la volonté royale entend favoriser les partenariats dans un esprit constructif où, travailler ensemble et échanger équitablement, s’inscrit dans une coopération gagnant-gagnant. Il est évident que les grands projets, comme celui de Dakhla sur Atlantique, illustrent parfaitement cette ouverture. »

Pour l’universitaire franco-suisse, également président d’honneur des OING (Organisations internationales non gouvernementales) du Conseil de l’Europe, « il s’agit une projection géostratégique qui vise à dynamiser l’idée d’un hub commercial et industriel entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Sud. Cette ambition repose sur une redynamisation des liens culturels, religieux et économiques avec l’Afrique de l’Ouest, accompagnée d’une expansion significative des entreprises marocaines dans les secteurs bancaires, des énergies vertes et des infrastructures ».

Dans cet esprit de « co-construction », Abdou Khadre Sall, entrepreneur sénégalais, a souligné l’importance pour la Nouvelle Aquitaine, en tant que collectivité publique mais aussi pour les investisseurs, en tant que leviers économiques, de s’engager pour des projets de développement régionaux avec le Maroc et l’Afrique.

 

L’atout des énergies vertes

Saluant « la diplomatie agissante du Royaume à l’égard de son Continent », il a insisté : « Si l’avenir de l’Afrique est panafricain, il n’en demeure pas moins que l’avenir de l’Europe se dessine aussi par un partenariat de réciprocité avec l’Afrique. »

 

Certains l’ont déjà bien compris et n’ont pas tardé à s’y engager. Investir dans les provinces du Sud, c’est ouvrir des investissements aux pays du Sahel. Entraînant de nouveaux projets africains, car l’« Afrique a cette opportunité de créer ce qui n’existe pas encore ».
Dans ce contexte, Ahmed Kathir, directeur du pôle Impulsion économique au CRI de Dakhla-Oued Eddahab, a fait découvrir à l’auditoire les derniers développements et investissements réalisés par la région.

« La montée en puissance de Dakhla, comme hub multidimensionnel offre une opportunité unique aux investisseurs nationaux et internationaux, en phase avec les ambitions royales et les attentes des partenaires africains et européens. La région est en train de construire son propre modèle de développement fort, inclusive, panafricain, mais surtout un modèle axé sur une coopération durable afro-européenne ».

Ahmed Kathir a insisté sur les énergies vertes « dont les projets sont accompagnés par son centre régional d’investissement permettront aussi à l’Europe de réaliser ses objectifs en matière de décarbonation et transition énergétique grâce aux différents projets de l’hydrogène vert, de l’ammoniac vert et de l’acier vert qui verront le jour dans la région Dakhla-oued-Eddahab et dont le gouvernement avait donné l’aval récemment dans le cadre de l’offre hydrogène vert du Royaume ».

 

PF, d’après communiqué.

@AB

Source: New African/Le Magazine de l’Afrique

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