Le pouvoir RHDP en panique, une chasse aux opposants lancée

À quatre mois de l’élection présidentielle d’octobre, le pouvoir RHDP montre des signes de panique. Une chasse aux opposants, débutée avec des cadres du PDCI-RDA, pourrait s’étendre à d’autres partis politiques, dont le PPA-CI. Et pourtant les anciens disent parfois qu’on « peut perdre une bataille sans trahir la dignité. Mais l’aveuglement perd les rois. »

Arrestation en Côte d’Ivoire : Après des cadres du PDCI RDA, le PPA-CI dans le viseur

Au pouvoir depuis 2011, le régime du Président Alassane Ouattara, déjà à son troisième mandat controversé, cherche à se maintenir aux affaires. Des signes évidents de son inquiétude apparaissent face à une opposition récemment structurée par l’alliance Front commun PPA-CI – PDCI-RDA, les plus grandes formations politiques ivoiriennes. Plus rien ne semble maîtrisé par le parti au pouvoir face à l’avalanche de critiques de l’opposition.

L’idée d’un quatrième mandat présidentiel d’Alassane Ouattara, qui serait illégal, semble se confirmer. Du côté de la Commission Électorale Indépendante (CEI), dite sous influence du pouvoir, on refuse toujours la révision de la liste électorale, malgré les nombreuses irrégularités relevées par les partis politiques et les ONG.

Le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI-RDA de Tidjane Thiam ont uni leurs forces pour réclamer des réformes électorales urgentes. Mais leur mobilisation semble irriter fortement le régime d’Abidjan. Le ton s’est durci côté opposition, suite à la non-prise en compte de ses exigences par le pouvoir. Des représailles planifiées semblent commencer avec l’arrestation du président de la JPDCI, M. Henri Joël N’Dri Kouadio, qui s’est vu interdire d’appeler son avocat lors de son arrestation.

Plutôt que la délivrance de convocations aux personnes ciblées, afin qu’elles puissent se présenter avec leurs avocats pour défendre leurs droits comme cela se pratique dans les démocraties, en Côte d’Ivoire, sous le régime RHDP, les forces de l’ordre opèrent par surprise, comme dans les cas d’enlèvements.

Le délit reproché au président des jeunes du PDCI-RDA, selon son avocat, est son “appel à la mobilisation” des militants du PDCI-RDA au mois de mai 2025. Il n’a jamais reçu de convocation depuis lors. Cette arrestation révèle une fébrilité du pouvoir en place depuis la naissance de la coalition Front commun PPA-CI – PDCI-RDA.

Après Innocent Yao Nguessan, Henri Joël N’Dri Kouadio muselé

Avant l’arrestation de M. Henri Joël N’Dri Kouadio, Innocent Yao Nguessan, de la jeunesse rurale du PDCI, a aussi été arrêté et est toujours en détention à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA). La justice ivoirienne lui reproche une diffamation, suite à sa “publication d’une vidéo sur les réseaux sociaux”. S’il a été relaxé pour cette affaire, la justice ne l’a pour autant pas libéré. Il est incarcéré pour « des faits d’actes de terrorisme, d’attentat et complot contre l’autorité de l’État, [ou encore] de participation à un mouvement insurrectionnel », qui se seraient déroulés en 2020.

Les autorités ivoiriennes semblent tenter de museler les leaders des partis politiques à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. Et selon nos informations, les regards sont présentement tournés vers des cadres du PPA-CI, que la police ivoirienne a dans le collimateur. Toujours pour affaiblir les mobilisations à venir, un plan d’arrestation des membres du parti de Laurent Gbagbo est en passe d’être mis à exécution.

En Côte d’Ivoire, le président Tidjane Thiam du PDCI-RDA est exclu de la liste électorale, et donc du processus, pour double nationalité. Il est pourtant depuis exclusivement ivoirien, après sa libération de la nationalité française. À l’opposé, le président Alassane Ouattara, selon un document du FMI dont il était le Directeur Afrique, datant du 1er septembre 1984, est de nationalité burkinabè. N’ayant jamais officiellement renoncé à cette nationalité burkinabè, il est inéligible selon la Constitution ivoirienne de 2016. Présentement visé par une procédure de destitution devant le Conseil Constitutionnel, il est proposé par son parti pour un 4e mandat présidentiel, ce à quoi il n’a pas encore répondu.

Voyages en Afrique de l’Est

L’ancien président Laurent Gbagbo, innocenté par la CPI des charges de crimes liés à la crise post-électorale de 2011, a été condamné à Abidjan à 20 ans de prison. Pour l’opposition, cette condamnation “fantaisiste” a pour but de l’écarter des élections présidentielles d’octobre prochain. Combattant dans l’âme — en témoigne son attitude jusqu’au-boutiste en 2011, malgré les bombes de l’armée française et de l’ONU sur sa résidence — il est déterminé à prendre part au prochain scrutin.

Cette série d’actions planifiées contre les figures de l’opposition révèle une panique au sommet de l’État. Le RHDP du président Alassane Ouattara semble redouter une mobilisation populaire autour des leaders Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, d’où ces arrestations de leurs jeunes leaders. Une stratégie d’intimidation donc, sous fond d’instrumentalisation des institutions de la République.

Source: afrique-sur7.ci

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