Le Bénin renforce sa riposte contre le terrorisme

Après les dernières attaques sanglantes subies, l’armée béninoise monte en puissance contre le terrorisme qui sévit depuis quelques années dans le nord extrême. Les succès enregistrés depuis quelques semaines témoignent des réajustements en cours pour mieux contenir la menace.

Bénin : l’armée se repositionne pour contenir la menace terroriste

Le Bénin a officiellement enregistré une première attaque terroriste en 2019. Cette incursion s’était soldée par la mort de Dokounon Grégoire Ulrich Fiacre Gbédji-Oba, guide touristique et l’enlèvement des deux touristes qu’il accompagnait. Après, les attaques se sont multipliées, faisant plusieurs victimes aussi bien dans le rang des civils que dans le rang de l’armée.

En 2024, l’armée a fait un point de 43 civils et 27 militaires tués. De 2019 à 2024, la riposte organisée de l’armée a permis de neutraliser une « centaine de terroristes » et de procéder à plusieurs arrestations. Mais depuis, le phénomène a pris de l’ampleur et les Forces de défense et de sécurité (FDS) ont compté plusieurs autres morts. En janvier 2025 et avril 2024, des attaques ont fait respectivement 28 et 54 morts dans le rang de l’armée, selon le point officiel. A l’occasion, les djihadistes ont emporté des armes appartenant à l’armée.

A lire aussi : Bénin : l’armée pulvérise un groupe de terroristes

C’était un affront de trop. Quelques heures après la sanglante attaque revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), affilié à Al-Qaïda, les terroristes ont brandi sur les réseaux sociaux des images de la débâcle en guise de trophée de guerre.

Touchée dans leur amour patriotique, les Forces de défense et de sécurité ont retroussé leurs manches. Les dernières tentatives des djihadistes ont été vaines. Dans une riposte bien préparée et exécutée avec efficacité, les soldats béninois ont neutralisé plusieurs terroristes et ont saisi des armes, des munitions et autres objets dangereux. Une victoire éclatante qui renforce l’espoir dans le rang des populations.

De 2019 à ce jour, l’armée a fait du chemin dans cette guerre à laquelle elle n’était pas habituée. Selon un expert sécuritaire, aujourd’hui, on peut dire que les soldats béninois au front maitrisent mieux le sujet. Ils ont été aguerris et comprennent de mieux en mieux la menace.

L’opération « Bouclier » lancée dans la foulée

Après l’opération « Mirador » qui fait ses preuves dans le nord du pays, les autorités sécuritaires, compte tenu des informations persistantes obtenues, s’inscrivent dans une démarche anticipative dans d’autres zones potentiellement vulnérables au terrorisme. C’est ainsi que l’opération « Bouclier » a été pensée et mise en place. Il s’agit d’une opération de haute envergure menée par la Garde nationale dans plusieurs départements, notamment le Zou, le Mono et le Couffo, avec plus de 560 personnes engagées.

Selon le Lieutenant-Colonel Adamassou Valère, directeur des exercices, cette opération est lancée pour anticiper sur une éventuelle progression du terrorisme vers le sud du pays. Dans cette manœuvre, la Garde nationale est appuyée par l’armée de l’air et par les services de renseignements de la Police Républicaine. Des experts de l’armée de terre, de la Marine nationale, sont également mis à contribution pour la réussite de l’opération.

A lire aussi : Bénin: 28 militaires tués dans une attaque terroriste

A l’issue de cette opération, les éléments de la Garde nationale doivent être en mesure de répondre effacement à une provocation terroriste dans cette partie du pays en procédant à la neutralisation d’individus armés, à la sécurisation des édifices et des lieux publics.

Le gouvernement rassure

Le gouvernement ne doute pas de la capacité de l’armée à repousser très loin la menace. « Le temps, je ne sais pas. Le comment, je sais un peu. Mais la certitude, c’est que nous viendrons à bout, parce que c’est ça qui est logique, que l’armée républicaine, que l’État, l’emporte sur les délinquants. On va y arriver, et on a commencé », a assuré le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji.

Le porte-parole rappelle que le gouvernement joue sa partition en mettant les moyens qu’il faut. Il invite les populations à contribuer à la lutte en créant une union sacrée autour des soldats qui sont au front et qui donnent leurs vies pour la patrie. Il en appelle à une mobilisation collective pour soutenir les FDS. « Il faut que nous maintenions et amplifions ce rythme, pour que nos enfants qui sont au front puissent garantir la sécurité et l’intégrité de notre territoire, nous regardent toujours vivants », a-t-il martelé.

Source: afrique-sur7.ci

Comments (0)
Add Comment