La Libye veut accélérer le rapatriement des migrants irréguliers

La Libye cherche à accélérer les retours de migrants en situation irrégulière vers leur pays d’origine pour éviter leur « installation permanente », a déclaré mardi le ministre de l’Intérieur, Imad Trabelsi.

En présence d’ambassadeurs et représentants d’organisations internationales, le ministre libyen a fait état du lancement depuis octobre d’un nouveau programme pour renvoyer les migrants irréguliers, « en coordination » avec leurs ambassades.

En décembre, des « milliers de migrants » seront rapatriés au Tchad, en Somalie, au Mali et en Syrie, à raison de « deux vols hebdomadaires », a-t-il rappelé.

« La rue libyenne est en ébullition et s’oppose à tout projet d’installation permanente  des migrants », a souligné le responsable, relevant que « trois millions de migrants sont entrés illégalement en Libye » depuis 2010 dont « 70% sont des familles, d’où la crainte des Libyens d’un projet d’installation permanente ».

Le gouvernement libyen a prévu un traitement différencié pour les Soudanais qui auront « accès aux soins et aux écoles », a   dit Trabelsi.

« Tout le monde est au courant de la détérioration de la situation sécuritaire au Soudan », déchiré par une guerre depuis avril 2023, « qui a poussé entre 500 000 et 700 000 de nos frères à fuir vers la Libye », a-t-il ajoute.

Le ministre a exhorté l’Union européenne, l’Union africaine et les pays arabes à soutenir davantage son pays, qui reçoit, selon lui, une aide « très limitée » par rapport à ses « efforts significatifs » en matière de contrôle migratoire.

L’ambassadeur européen en Libye, Nicola Orlando, a assuré que l’UE entendait faciliter « les retours humanitaires volontaires » et n’a « certainement pas pour objectif d’installer des migrants en Libye ».

Mais ces rapatriements doivent être « conformes aux normes internationales de respect des droits humains », a-t-il précisé.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie aux divisions et à l’instabilité qui ont favorisé la traite de personnes, entraînant de multiples abus contre les migrants, dont des cas d’extorsion et d’esclavage, selon l’ONU et des ONG internationales.

SOURCE : APA News/AK/Sf/APA  avec AFP/Tripoli (Libye)

Comments (0)
Add Comment