La Côte d’Ivoire a pour objectif de porter sa production nationale à 100 tonnes d’or par an d’ici 2030 !

Porté par les investissements accrus des compagnies, le secteur aurifère ivoirien est en plein essor depuis quelques années. Cette tendance se reflète dans la croissance soutenue de la production d’or qui a atteint 58 tonnes en 2024. Abidjan veut atteindre d’ici 2030 la barre des 100 tonnes d’or.

Grâce à un potentiel aurifère estimé à 600 tonnes et à un climat des affaires jugé stable et attractif, la Côte d’Ivoire a su attirer un nombre croissant de compagnies minières ces dernières années. À travers le développement de leurs projets, ces acteurs pourraient contribuer à l’objectif du gouvernement visant à porter la production nationale à 100 tonnes d’or par an d’ici 2030. Cette sélection met en lumière cinq projets parmi les plus avancés à ce jour.

Koné : la future plus grande mine d’or de Côte d’Ivoire

Le projet aurifère Koné, développé par Montage Gold, compte actuellement parmi les plus gros projets aurifères de la sous-région ouest-africaine. Programmée pour un début de production d’ici 2027, sa concrétisation pourrait doter la Côte d’Ivoire d’une nouvelle grande mine d’or. La compagnie canadienne prévoit de l’exploiter sur une durée de vie de 16 ans, avec une production de plus de 300 000 onces (environ 9 tonnes) par an au cours des premières années.

En 2024, Montage a levé 825 millions USD via des accords de prêts et de vente anticipée pour financer la construction du projet. Le permis d’exploitation minière de la mine a également été accordé par le gouvernement ivoirien en 2024, donnant le feu vert à Montage pour lancer les travaux sur le site.

Assafou : 10 tonnes d’or par an pendant 10 ans

Assafou est un autre projet aurifère en développement en Côte d’Ivoire, ayant le potentiel de livrer environ 300 000 onces par an. Dans son étude de préfaisabilité publiée en décembre 2024, Endeavour Mining, son opérateur, envisage en effet d’y produire annuellement 329 000 onces d’or (environ 10 tonnes) sur une durée de vie de 10 ans. Pour concrétiser ce plan, elle prévoit de débloquer 734 millions USD pour financer les travaux de construction de la future mine d’or.

En attendant, Endeavour Mining veut mettre à jour les indicateurs économiques du projet dans une nouvelle étude de faisabilité prévue pour être achevée entre fin 2025 et début 2026. Ce n’est qu’après cette étape que la compagnie pourrait prendre une décision finale d’investissement en vue du lancement des travaux de construction sur le site. Pour l’heure, aucun calendrier n’a été annoncé en vue d’un début de production à Assafou.

Doropo : un pari de 175 millions USD signé Resolute Mining

Début mai, l’australien Resolute Mining a débloqué un montant de 175 millions USD pour acquérir le projet Doropo auprès d’AngloGold Ashanti. Ce montant considéré comme le plus gros investissement effectué par la compagnie dans la nation éburnéenne, lui permet d’hériter d’un projet pouvant livrer en moyenne 167 000 onces (5 tonnes) par an sur une durée de vie de 10 ans. Selon une étude de faisabilité publiée en 2024, le développement de cet actif devrait nécessiter un investissement initial estimé à 373 millions USD.

Plusieurs étapes séparent néanmoins le projet Doropo du début de sa production, et donc d’une éventuelle contribution à la production nationale ivoirienne. Resolute doit encore finaliser les démarches réglementaires préalables, notamment l’obtention du permis d’exploitation minière. Une mise à jour de l’étude de faisabilité actuelle du projet est aussi programmée, en vue d’actualiser les coûts et revenus en fonction des prix de l’or.

Afema : un potentiel estimé à 100 tonnes d’or

S’il est à un stade moins avancé que les trois actifs susmentionnés, le projet Afema fait aussi partie des plus prometteurs développés en Côte d’Ivoire actuellement. Une récente estimation actualisée des ressources publiée par son opérateur Turaco Gold révèle la présence d’environ 3,55 millions d’onces (soit environ 100,6 tonnes d’or) sur le site. Cette estimation pourrait être encore renforcée par la compagnie qui prévoit d’ores et déjà une mise à jour des ressources d’ici fin 2025.

Parallèlement, une étude de préfaisabilité a été lancée, les résultats étant attendus d’ici le premier trimestre 2026. Une fois publié, ce document pourrait offrir un aperçu des caractéristiques du projet, notamment sa durée de vie, son coût de développement et surtout sa production moyenne.

Boundiali : un potentiel de 49 tonnes d’or à actualiser d’ici fin 2025

Le projet Boundiali est développé en Côte d’Ivoire par Aurum Resources. Il est au cœur du portefeuille de la compagnie qui compte actuellement préciser son potentiel, estimé à 1,59 million d’onces (environ 49 tonnes). Pour y arriver, elle a conclu un accord de financement de 23 millions USD, le mercredi 7 mai dernier, dans le but de financer un programme de forage au diamant de 100 000 m sur le site. Des travaux dont les résultats serviront à la mise à jour de l’estimation des ressources qu’Aurum prévoit d’effectuer d’ici fin 2025.

Notons qu’une augmentation des ressources du projet pourrait renforcer la position de Boundiali parmi les actifs bien positionnés pour soutenir la production aurifère ivoirienne dans les prochaines années. En prévision du développement d’une future mine d’or, Aurum a engagé Envitech, une société spécialisée dans les questions environnementales, pour mener une étude d’impact environnemental et social (EIES) du projet.

Maintenir un climat d’affaires stable pour soutenir les projets

Il faut rappeler que le palier des 100 tonnes d’ici 2030 reste pour l’heure un objectif. Sa concrétisation dépendra en partie du développement effectif des projets aurifères en cours dans le pays. Pour cela, le maintien d’un climat des affaires stable et toujours aussi attractif sera essentiel pour soutenir cette dynamique.

Pour rappel, le gouvernement ivoirien a entamé en 2024 un projet de révision du Code minier. Reste à voir si cette réforme contribuera à améliorer l’attractivité du secteur minier ou introduira de nouveaux freins pour les investisseurs.

 

Source : Ecom News Afrique

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