Journée internationale des langues des signes: La communauté sourde appelle au respect de ses droits

La Fédération nationale des sourds de Côte d’Ivoire (Fenasoci) a organisé la commémoration de la Journée internationale des langues des signes (Jils), le mardi 23 septembre, au Centre pilote de Port-Bouët. Cela, autour du thème : « Pas de droit de l’homme sans droit à la langue des signes ».

Exposant sur le thème, Yédê Adama Sanogo, spécialiste du handicap et promoteur de l’école inclusive, lui-même sourd depuis l’âge de 14 ans, a défini la langue des signes comme un système de communication linguistique, visio-gestuelle, linguistiquement organisé, développé par les personnes sourdes pour le besoin d’interaction avec leur environnement. Pour lui, l’on ne peut pas parler de droits de l’homme s’il n’y a pas de langue des signes pour les personnes sourdes. Il a expliqué que chaque service équivaut à un droit : droit à l’éducation, à la santé, à la justice, à l’emploi, à l’information et bien d’autres. «C’est par la langue que vous avez droit à l’information. C’est par la langue que vous travaillez, que vous avez droit à la justice. Mais pour la personne sourde, il faut la langue des signes. Par cette langue, elle peut avoir droit à ces services. Sans langue des signes, il n’y a rien. Nous payons les factures comme tout bon citoyen, mais nous ne recevons pas l’information », s’est-il offusqué.Allant dans le même sens, Yeboua Faustin, directeur exécutif de la Fenasoci, a ajouté que la langue des signes n’est pas seulement un moyen de communication. À l’en croire, c’est un vecteur d’identité et d’émancipation pour les personnes sourdes. Elle leur permet, a-t-il dit, de s’exprimer et de partager des idées, de participer aussi activement à la vie sociale, culturelle et professionnelle. Il a fait savoir qu’en Côte d’Ivoire, c’est environ 1 % de la population qui souffre de surdité.

Pour sa part, Jean-François, représentant résident de l’Unicef-Côte d’Ivoire, a déclaré que la famille est le premier espace de socialisation, d’amour et de reconnaissance pour un enfant sourd.

Il a relevé que s’il est accepté et soutenu dans son foyer, il développe la confiance nécessaire pour s’épanouir et participer « activement » à la vie sociale. Il a affirmé que l’Unicef encourage les familles, les écoles, les institutions et les associations à créer des environnements « accessibles, bienveillants et participatifs. L’inclusion commence à la maison, se renforce dans la communauté et rayonne dans la société ». Quant à Fanta Cissé, représentante résidente de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedea) en Côte d’Ivoire, marraine de cette journée, elle s’est dite honorée d’avoir été choisie pour accompagner l’organisation de cette journée internationale.

« Nous réaffirmons notre volonté de demeurer à vos côtés dans la construction d’une société inclusive, équitable et respectueuse des diversités. Nous ne célébrons pas seulement les langues des signes, nous célébrons aussi une communauté forte, résiliente et inspirante. Nous célébrons votre courage, votre créativité et votre remarquable capacité à transformer les obstacles en opportunités », a-t-elle encouragé. Par ailleurs, elle a fait don d’un bon d’achat en fournitures scolaires d’une valeur de 750 000 Fcfa et d’autres lots à la Fenasoci.

DANIELLE SERI

(Stagiaire)

Source:https://www.fratmat.info/

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