Abidjan,– La Banque mondiale alerte sur une persistance des pressions inflationnistes à l’échelle mondiale, principalement alimentées par le relèvement des droits de douane et le resserrement des marchés du travail.
Selon ses Perspectives économiques mondiales publiées récemment, l’inflation mondiale devrait atteindre en moyenne 2,9 % en 2025, un taux toujours supérieur aux niveaux d’avant la pandémie de COVID-19. Cette tendance haussière des prix, l’institution financière internationale, survient dans un contexte marqué par un ralentissement de la croissance économique globale, estimée à 2,3 % en 2025. Elle souligne que près de 70 % des économies du monde ont vu leurs prévisions de croissance révisées à la baisse, du fait notamment de la montée des tensions commerciales et de l’incertitude politique persistante.
Les mesures protectionnistes, comme l’augmentation des droits de douane entre grandes puissances économiques, accentuent les coûts de production et de consommation. Dans le même temps, les tensions sur les marchés du travail, avec des pénuries de main-d’œuvre qualifiée et des rigidités accrues, contribuent à une hausse des salaires qui se répercute sur les prix des biens et services.
Ce niveau d’inflation, bien qu’en légère baisse par rapport aux pics atteints durant les périodes post-COVID et de guerre en Ukraine, reste préoccupant pour les pays en développement. Selon le directeur de la cellule Perspectives de la Banque mondiale, Ayhan Kose, les économies de marché émergentes et en développement ont récolté par le passé les fruits de l’intégration commerciale, mais elles se retrouvent aujourd’hui en première ligne d’un conflit commercial mondial.
L’économiste en chef adjoint de l’institution de Breton Woods estime que la situation limite la capacité de ces pays à stimuler la création d’emplois, à réduire l’extrême pauvreté et à combler les écarts de revenus avec les économies avancées.
La Banque mondiale appelle à une intensification des réformes structurelles, à un renforcement de la coopération commerciale internationale et à un soutien accru aux économies les plus vulnérables pour enrayer cette spirale inflationniste et soutenir une reprise inclusive et durable.
(AIP)
kp
Source:news.abidjan.net