Guinée : interdiction temporaire de la coupe de bois

Le gouvernement guinéen suspend, du 7 juillet au 30 septembre 2025, la coupe, le transport et l’importation de bois, dans le cadre d’un « repos biologique » visant à préserver ses forêts.

La Guinée entend reprendre le contrôle de son patrimoine forestier. Dans un communiqué publié mardi, le ministère de l’Environnement et du Développement durable a annoncé la suspension temporaire de toutes les activités de coupe, de transport et d’importation de bois, y compris les madriers (grandes planches de bois), sur l’ensemble du territoire national, du 7 juillet au 30 septembre 2025.

Cette mesure, visant à lutter contre la surexploitation des ressources naturelles, s’appuie sur la Loi L/2017/060/AN du 12 décembre 2017 et l’Arrêté A/2016/5059/MEFF du 5 septembre 2016, notamment les articles 42, 59 et 81 relatifs à la gestion durable des ressources forestières.

Le ministère appelle à la vigilance et à la stricte collaboration de toutes les autorités et acteurs concernés, notamment les autorités locales, la gendarmerie environnementale, les douanes et l’Office guinéen du bois, afin d’assurer le respect rigoureux de cette interdiction. Toute infraction sera sanctionnée conformément à la réglementation en vigueur. La date de reprise des activités forestières sera annoncée ultérieurement.

Ce repos biologique, instauré chaque année pendant la saison des pluies, intervient dans un contexte de déclin accéléré de la couverture forestière nationale. Selon les données de Global Forest Watch 2024, la Guinée a perdu environ 149 000 hectares de forêts naturelles entre 2001 et 2024, soit une réduction de 6,7 % par rapport à l’an 2000. En 2023, plus de 9 200 hectares ont été déboisés, notamment dans la région de la Guinée forestière.

D’après un rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publié en 2020, le couvert forestier guinéen s’élevait à 6,7 millions d’hectares en 2020, représentant 28 % de la superficie du pays, en baisse constante depuis les années 1990.

La République de Guinée (Guinée-Conakry) abrite une partie des forêts guinéennes d’Afrique de l’Ouest, classées parmi les 36 « hotspots » mondiaux de biodiversité par Conservation International. Ces écosystèmes, allant du Fouta Djalon aux massifs forestiers de Ziama et du mont Nimba, sont fragilisés par la déforestation, l’agriculture itinérante, les feux de brousse et l’exploitation minière.

Plusieurs ONG environnementales saluent cette mesure, estimant qu’un repos biologique bien appliqué favorisera la restauration des écosystèmes et renforcera la résilience des communautés rurales. Elles appellent cependant à la mise en place d’alternatives économiques pour les populations dépendantes de l’exploitation forestière.

MB/ac/Sf/APA

Source: APANEWS

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