L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a expliqué ce samedi 29 novembre 2025, sa démarche politique, lors du lancement officiel de l’Initiative pour la libération des prisonniers d’opinion (ILPO).
Cette cérémonie a enregistré la participation de la direction du PPA-CI, son parti, du collectif des avocats et de nombreux invités, à son Cabinet sis à la Riviera Attoban, un quartier de Cocody, commune huppée dans l’Est d’Abidjan.
« Il nous faut continuer de lutter contre le 4e mandat » que s’apprête à entamer le président Alassane Ouattara, dont l’investiture pour un quatrième quinquennat est fixée pour le 8 décembre 2025, après son élection au scrutin présidentiel du 25 octobre 2025, a déclaré Laurent Gbagbo.
Son action, expliquera-t-il, est « une autre opposition que je fais pour réorienter votre travail ». Dans cette optique, le Comité central du PPA-CI a décidé que le parti ne participera pas aux élections législatives du 27 décembre 2025, une décision qui a entraîné une vague de désobéissance.
Concernant le quatrième mandat, il a réitéré que c’est quelque chose d’ « anticonstitutionnel », tout en faisant observer qu’en Afrique, des crises politiques naissent parce que « les textes que nous écrivons, nous ne les respectons pas ».
« On mobilise des juristes, on écrit des Constitutions, on écrit des lois, on les vote, on est fier de les imprimer et de les publier au journal officiel. Mais, quand il faut l’appliquer, on ne l’applique pas », s’est offusqué l’ex-président ivoirien.
« Si la Constitution écrit qu’un citoyen ne peut pas faire plus de deux mandats, pourquoi sommes-nous à la veille d’un 4e mandat (du président Alassane Ouattara) ? On ne peut pas accepter cela, c’est anticonstitutionnel », a-t-il dit.
Le leader du PPA-CI, Laurent Gbagbo, a rappelé que « ce sont les Américains qui ont introduit dans leur Constitution deux mandats. Après, c’est arrivé en Europe et progressivement ça arrive en Afrique. Mais, si vous ne le voulez pas, ne l’écrivez pas ! »
« Pourquoi devons-nous écrire ce que nous ne voulons pas faire. Je ne suis pas d’accord avec ça parce que tous les problèmes commencent par-là », s’est interrogé l’ex-président Laurent Gbagbo devant ses partisans, insistant que la Constitution ivoirienne ne permet que deux quinquennats.
Lors de l’élection présidentielle de 2020, le Conseil constitutionnel a tranché, indiquant qu’en raison du référendum constitutionnel de 2016, le compteur du mandat présidentiel revenait à zéro. Élu en 2010, puis réélu en 2015 et 2020, Alassane Ouattara a été réélu en octobre 2025.
SOURCE:APANews