Sur 60 candidatures déposées, seuls cinq candidats ont été retenus par le Conseil constitutionnel qui a rejeté 55 dossiers, dont ceux de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam.
Me Habiba Touré, porte-parole de Laurent Gbagbo et du PPA-CI, le parti de l’ex-président ivoirien, a animé ce mardi 9 septembre 2025, avec M. Sébastien Dano Djédjé, un cadre du parti, une conférence de presse, en réaction à la décision du Conseil constitutionnel.
« Cette décision est grave. Et au regard de ses motivations, nous avons le devoir d’alerter, non seulement le peuple ivoirien, mais aussi la communauté internationale », a déclaré Me Habiba Touré, face aux caméras, ai siège du PPA-CI, à Abidjan.
Selon Me Habiba Touré, « M. Gbagbo a déposé sa candidature. Il a respecté la Constitution, et rempli toutes les conditions fixées par notre loi fondamentale. Mais, sa candidature a été rejetée, au mépris de la Constitution, de l’égalité et des engagements internationaux de la Côte d’Ivoire ».
« Dans cette élection, seules deux forces ont contesté devant le Conseil constitutionnel le quatrième mandat voulu par Alassane Ouattara : le PPA-CI et le PDCI. Et ce sont précisément leurs deux candidats qui ont été écartés », notamment MM. Gbagbo et Thiam, a-t-elle martelé.
Elle a rappelé que le 20 août 2025, le Comité des droits de l’homme des Nations Unies a adressé une demande claire à l’État de Côte d’Ivoire à l’effet de « prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que Laurent Gbagbo puisse exercer ses droits politiques. »
La mesure du Comité des droits de l’homme des Nations Unies invite l’Etat de Côte d’Ivoire à permettre à l’ex-président ivoirien « de voter et d’être candidat, conformément à l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. »
Radié de la liste électorale, le Conseil constitutionnel a déclaré irrecevable son dossier de candidature. Pour Me Habiba Touré « le Conseil constitutionnel n’a pas respecté cette décision. Il s’est déclaré incompétent, en parlant d’un simple contentieux de la liste électorale ».
« Notre Constitution, à son article 55, est limpide. Pour être candidat à la présidence, il faut : avoir 35 ans au moins ; être exclusivement ivoirien ; jouir de ses droits civils et politiques ; être né de père ou de mère ivoirien d’origine. Aucune mention d’une inscription obligatoire sur la liste électorale », a-t-elle dit.
Par ailleurs, le Conseil constitutionnel affirme que « M. Gbagbo n’aurait pas obtenu assez de parrainages. Il parle d’un seuil de 75 003 parrains requis, et indique que le président du PPA-CI n’en aurait recueilli que 54 977 », a-t-elle relevé, dénonçant une « exigence discriminatoire sur les parrainages »
Elle a rappelé que l’article 51 du Code électoral exige 1% de parrainages dans au moins 17 régions ou districts autonomes. En outre, la Côte d’Ivoire compte 33 régions et districts, et la loi impose un seuil de 17, mais Laurent Gbagbo a collecté des parrainages dans 27 régions.
« C’est 10 de plus que ce que la loi demande. Alors d’où vient ce chiffre de 75 003 parrains exigés par le Conseil Constitutionnel ? », s’est-elle interrogée, martelant que « le Conseil Constitutionnel a appliqué une règle différente au président Gbagbo : il lui a demandé plus que ce qui est exigé aux autres ».
SOURCE:APANews/APA-Abidjan (Côte d ‘ivoire)