Front Commun PDCI-PPA-CI, le RHDP dans le piège

Le Front Commun PDCI-PPA-CI, alliance évoquée par Norbert Navarro de RFI sur Le Média, avec Théophile Kouamouo, s’est concrétisée jeudi par une communication officielle. Le RHDP, parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, se retrouve piégé par cette union des deux plus grands partis politiques d’opposition.

Front Commun PDCI-PPA-CI, le RHDP perd en sérénité

Un dicton dit qu’un “régime qui redoute la chute passe son temps à piétiner ceux qui le regardent tomber.” Les réactions de M. Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du RHDP, et de M. Cissé Bacongo, secrétaire national du même parti, traduisent cette fin imminente.

La sociologie ivoirienne montre régulièrement que l’union de deux de ses trois plus grands partis politiques arrive toujours à bout du parti au pouvoir. Le Front Républicain FPI-RDR avait en son temps fragilisé le pouvoir d’Henri Konan Bédié du PDCI-RDA jusqu’à sa chute par le coup d’État du Général Robert Guéï. Le RHDP (PDCI-RDA–RDR) a, lui aussi, déboulonné le régime FPI de Laurent Gbagbo. Le Front Commun PDCI–PPA-CI de Tidjane Thiam et de Laurent Gbagbo a donc de bonnes raisons de faire paniquer le régime ivoirien, qui a montré deux réactions de peur.

C’est d’abord le M. Kobenan Kouassi Adjoumani qui est sorti avec un communiqué de son parti disant en substance que son parti souhaite des élections inclusives avec des candidats qui remplissent les conditions pour candidater. Mais que, de grâce, “que ceux qui ne sont pas éligibles et qui veulent faire un forcing s’abstiennent, parce que cela ne marchera pas.” Puis il tente de rassurer en lançant : “Cela ne peut plus marcher en Côte d’Ivoire. Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent. À bon entendeur, salut.”

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La réaction la plus controversée est de M. Ibrahim Cissé Bacongo. Prenant la parole sur Brut Afrique, il s’est attelé à un jugement personnel, aussi bien sur Tidjane Thiam que sur Laurent Gbagbo. “Ce que nous voyons là me paraît très loin d’une alliance. Vous avez bien raison de parler d’attelage. Il s’agit d’un attelage de deux formations politiques, mais aussi d’un attelage de deux narcissiques. Un narcissique mythomane manipulateur, Tidjane Thiam…”.

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Ibrahim Cissé Bacongo a sans doute oublié ses frasques en termes de mythomanie ou de manipulation en 2016, lui qui a dit, la main sur le cœur, sur Africa 24, que le président Alassane Ouattara ne pourrait pas se présenter en 2020 à cause des articles de la Constitution. C’est le même qui, aujourd’hui, plus de huit ans après sa déclaration, appelle à une candidature du même Alassane Ouattara.

En réalité, la formation du Front Commum met en difficulté le RHDP à cause des revendications qu’il porte. Alors que le parti au pouvoir pensait avoir gagné du temps en se fermant à une RLE et au débat sur la réintégration des leaders exclus du jeu politique, le PPA-CI et le PDCI RDA rappellent en 4 points qu’ils ne lâcheront rien sur ces différentes réclamations.

Le Front commun est là pour exiger de :

  • Remettre sur la liste électorale, le Président Laurent GBAGBO, le Président Tidjane THIAM, le Premier Ministre Guillaume SORO ainsi que Messieurs Charles BLE GOUDE et Noël Akossi BENDJO ;
  • Procéder avant l’élection présidentielle d’octobre 2025 à la Révision de la Liste Électorale au titre de l’année 2025, telle que prévue par le Code Électoral et inscrite au budget de l’année 2025 ;
  • Procéder à un audit de la Liste Électorale qui présente de nombreuses anomalies mises en évidence par tous les partis politiques majeurs dont le PPA-CI et le PDCI-RDA.
  • Procéder à la réforme de la Commission Électorale pour une plus grande indépendance de l’institution et une proclamation plus sécurisée des résultats Bureau de vote par Bureau de vote ; Appeler le gouvernement à ouvrir de manière diligente le dialogue politique avec l’ensemble des partis politiques et les organisations de la société civile pour favoriser les conditions d’élections crédibles, transparentes, inclusives et apaisées.

Avec ces exigences, le piège se referme littéralement sur le parti au pouvoir qui réalise qu’il risque désormais d’avancer vers une non-élection présidentielle en octobre prochain.

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Les voix discordantes au sein du RHDP paient déjà les prix comme l’emprisonnement de Joël N’Guessan, ancien ministre des Droits de l’homme puis président du Comité de gestion du Fonds de Développement de la Formation Professionnelle de Côte d’Ivoire. Pour avoir donné son opinion sur les décisions de justice, qui selon lui plongent la Côte d’Ivoire dans ses crises, il a été arrêté puis transféré à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan, Maca.

L’activiste du nom de Zasso Dagrou Patrick a également été arrêté pour ses critiques contre des cadres du RHDP. Il pourrait rejoindre Joël N’Guessan à la Maca pour les mêmes faits .

Source: afrique-sur7.ci

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