Éthiopie: ambition maritime «historique et existentielle »(PM)

 

Le Premier ministre Abiy Ahmed a déclaré que la quête de l’Ethiopie pour un accès à la mer Rouge constitue un droit légal, historique et existentiel pour ce pays enclavé depuis le retrait de l’Erythrée de la fédération au début des années 1990.

Jusqu’à la fin du conflit de 1998, le port d’Assab, situé dans la région érythréenne de la mer Rouge méridionale, était le principal
point d’accès maritime pour l’Ethiopie.

Les efforts diplomatiques se sont intensifiés en vue de rétablir cet accès.

Le Premier ministre Ahmed a souligné l’importance fondamentale de cet accès à la mer Rouge pour le développement économique à long terme de son pays et la stabilité régionale, tout en insistant sur le fait que cette quête doit se faire par la voie diplomatique pacifique avec ses voisins, notamment l’Erythrée.

« La manière dont l’Ethiopie a perdu son accès à la mer est illégale et injuste », a déclaré M. Ahmed devant le Parlement mardi. Il a promis que le pays n’attendrait pas trente ans de plus pour recouvrer cet accès vital. Le Premier ministre a souligné que la revendication de l’Ethiopie d’un accès à la mer Rouge n’est « ni une question nouvelle ni une question émotionnelle », mais bien une nécessité historique et économique.

Il a affirmé que cette question ne devait pas être perçue comme une
provocation, insistant sur le fait qu’« il s’agit d’une question
d’existence nationale, d’une question de survie ».

M. Ahmed a indiqué avoir personnellement abordé la question avec le président Isaias Afwerki à Asmara et à Assab suite au rapprochement de 2018 entre les deux anciens ennemis.

« Le pays a perdu son accès à la mer Rouge sans la décision du peuple éthiopien, du gouvernement ou du Parlement », a-t-il déploré.

M. Ahmed a toutefois réaffirmé son engagement à résoudre ce problème
par la négociation et des moyens pacifiques.

Evoquant les récentes tensions avec Asmara, le Premier ministre Ahmed
a imputé la détérioration des relations aux événements survenus après l’accord de Pretoria, qui a mis fin à deux années de guerre dans le nord de l’Ethiopie.

« Nous pensions qu’après Pretoria, les choses changeraient », a-t-il déclaré. « Mais les Erythréens ont maintenu leur position : tant que le TPLF et le Tigré ne seraient pas totalement anéantis, une paix durable serait impossible. » Ahmed a ajouté : « Ce sont, après tout, nos propres compatriotes. Nous avons refusé d’accepter l’idée de les
exterminer ; nous sommes restés fermes
 ».

« Les Erythréens sont nos frères. Nous ne souhaitons pas la guerre. Notre demande est simple », a déclaré Ahmed, soulignant que le problème peut être résolu par le droit et le dialogue.

L’Ethiopie a mené un conflit frontalier sanglant de deux ans avec l’Erythrée, qui a pris fin en 2000.

APA News /MG/as/fss/Sf/Addis Abeba ( Ethiopie)

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